Alliance Police nationale : L’Etat profite des casseurs pour délégitimer les mouvements sociaux
En parlant des violences subies par les forces de l’ordre lors des récents mouvements sociaux parisiens, Jean-Claude Delage en a profité pour exprimer sa désapprobation à l'égard des consignes de sa hiérarchie à propos des casseurs.
«Nous n'avons pas affaire à des enfants de chœur, nous avons affaire à des voyous, des extrémistes déterminés qui veulent en découdre avec la police de manière bien plus violente. Certains sont prêts à aller très loin, y compris, je pense, à tuer un policier», a déclaré le secrétaire général au micro de France Info, réagissant aux violences qui ont émaillé les mouvements, contre la Loi Travail ou à «Nuit Debout».
«Laisser croire que les policiers se lèvent le matin pour aller taper sur des jeunes, pour que le sol soit maculé de sang c'est inacceptable», a souligné le secrétaire général sur les ondes de Radio France.
Alors que, selon l'officier, «il n'y a pas de désir de violence» de la part des forces de l'ordre, il a néanmoins souligné le manque de fermeté imposé aux policiers par leur hiérarchie. «L’Etat doit prendre ses responsabilités, ne pas nous laisser attendre des heures face à des casseurs identifiés, qu’on pourrait même peut-être préventivement assigner à résidence dans le cadre de l’état d’urgence ou interpeller.»
Manque de fermeté policière pour discréditer «Nuit debout»?
Pourquoi les policiers auraient-ils l’ordre de laisser une partie des casseurs effectuer leurs dégradations sans représailles, sous l’œil des caméras ? Pour le secrétaire général, une volonté de délégitimer les manifestations n’est pas à exclure : «Je pense que ça vise aussi à discréditer le mouvement social et syndical parce qu’évidemment, lorsque des syndicalistes manifestent contre un texte et qu’il y a des casseurs qui cassent tout dans le quartier, que les riverains sont exaspérés et que la police ne peut pas rapidement intervenir, et bien ça discrédite aussi quelque part le mouvement social.»
Le syndicat Alliance appelle à une manifestation de policiers le 18 Mai place de la République, pour protester contre les violences que subissent les forces de l'ordre, et interpeller les pouvoirs publics sur leur exaspération.