Le président du CFCM à Valls : attention à ne pas crier au loup sur les salafistes
Le président du CFCM, Anouar Kbibech, a mis en garde mardi contre les prises de position «clivantes» et «anxiogènes», après les propos de Manuel Valls sur le voile et la «bataille identitaire» à mener contre le salafisme.
«Je considère que le Premier ministre est dans son rôle quand il s'agit d'alerter sur un certain nombre de risques», a déclaré le dirigeant de l'instance considérée comme représentative de l'islam en France, avant d'ajouter que «sur le terrain, nous ne voyons pas de signaux qui confortent cette hypothèse d'un raz-de-marée de la pensée extrémiste et salafiste». Selon lui, «on ne peut pas dire que ces groupes ont le monopole de la communication et de l'action sur les réseaux sociaux».
Manuel Valls ne semble pas avoir le même point de vue. Lundi soir, lors d'une table ronde organisée au théâtre Déjazet, le Premier ministre s'était en effet inquiété d'«une forme de minorité agissante, des groupes (salafistes) qui sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle». «Les salafistes doivent représenter 1% aujourd'hui des musulmans dans notre pays, mais leur message, leurs messages sur les réseaux sociaux, il n'y a qu'eux finalement qu'on entend», avait-il tranché.
Quant au voile, sans soutenir explicitement son interdiction à l'université, il a jugé que la question était «posée». «Ce que représente le voile pour les femmes, non ce n'est pas un phénomène de mode, non, ce n'est pas une couleur qu'on porte, non : c'est un asservissement de la femme», a-t-il lancé.