Prise d’initiative en politique : cinq exemples de sorties de route

Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy souhaite renommer son parti pour lui donner un second souffle. Mais attention, en politique ce genre d’initiative peut bien souvent se retourner contre son auteur.
RPR - UMP - Les Républicains
En son temps le RPR a changé de nom pour UMP au lendemain de l’élection de Jacques Chirac pour son second mandat de président, après 25 années d'existence. L’objectif était ainsi de donner une nouvelle image au parti, alors associé à divers scandales politico-financiers.
Sarkozy veut remplacer l'UMP par "les Républicains", une auto-célébration pour éviter le jeu de mots UMPS ?
On parlera vite de Ripoublicains
— Gaspard Alizan (@GaspardAlizan) 13 Mars 2015
C'est lors du congrès de refondation du parti, prévu le 30 mai à la Grande Halle de la Villette à Paris, que Nicolas Sarkozy rebaptisera l’UMP en «Les Républicains», estimant en avoir «assez des sigles qui permettent d’être caricaturés», préférant «un nom fédérateur qui serait un symbole politique».
La dédiabolisation du FN
Pour se démarquer de la ligne dure du parti fondé par son père et afin de rassembler plus loin que son parti, Marine Le Pen créé le Mouvement bleu Marine, à l’occasion des élections législatives de 2012, à la veille des élections présidentielles.
Marine Le Pen recto-verso: c’est le dessin du jour de Denis Pessin http://t.co/bOwfh2LUObpic.twitter.com/WfEfF0L3Dt
— Slate.fr (@Slatefr) 23 Janvier 2014
Cette démarche s’inscrit dans la quête de dédiabolisation du parti, alors que par ses déclarations polémiques et haineuses, Jean-Marie Le Pen semble prendre un malin plaisir à détruire ce que sa fille tente patiemment de construire.
Jean-Marie Le Pen exclu du Front National ?
http://t.co/ku8PDzX1qf
#dessindujour de @fdeligne via @Urtikan_netpic.twitter.com/z2Q7MKbznp
— Ornikkar (@ornikkar) 9 Avril 2015
Les commissions internes de l'UMP
Les élections internes de l’UMP visant à désigner un dirigeant du parti voit s’affronter François Fillon à Jean-François Copé. Les résultats sont si serrés que chacun des candidats se déclare victorieux. Pour recompter les voix et ramener un semblant d’autorité sur ce scrutin, l’UMP fait appel à deux commissions internes : la CONARE (Commission nationale des recours), puis la COCOE (Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales), dont les noms ont largement été moqués et ont ainsi décrédibilisés leur mission.
Après la COCOE voici la #CONARE . C'est quoi ces noms? Il faudrait qu'ils arrêtent le LSD à l' #UMP... #UMPOURTOUS
— Cudoinj Kramunstick (@Cudoinj) 23 Novembre 2012
Ces deux commissions n’ont pas fait long feu, la médiation d’Alain Juppé ayant été nécessaire pour départager les deux protagonistes. Mais leurs noms sont restés dans les mémoires.
Ivres, ils appellent leurs commissions COCOE et CONARE.
— Raveline (@Raveline) 22 Novembre 2012
L'exemplarité du gouvernement Ayrault
François Hollande arrive au pouvoir au printemps 2012 fort de ses promesses électorales, voulant incarner le changement, ériger l’exemplarité en modèle pour son gouvernement et ainsi rompre avec le climat d'affaires ayant pollué la fin de mandat de son prédécesseur.
Le prix de la meilleure musique originale est attribué à Jerome #Cahuzac pour son cours de pipeau.
#Cesar2015pic.twitter.com/jn36HZQnf4
— NoLimit (@_NoLimit__) 20 Février 2015
En décembre 2012, éclate le scandale de l’affaire Cahuzac. Le site d’information en ligne Mediapart révèle que le ministre du budget du gouvernement Ayrault possède des fonds non déclarés en Suisse puis à Singapour, faits que finit par reconnaitre Jérome Cahuzac le 2 avril 2013.
Le lipdub des jeunes de l'UMP
En 2009 les jeunes militants de l’UMP recrutent de nombreuses figures du gouvernement de François Fillon (avec entre autres Christine Lagarde (Economie), Xavier Darcos (Travail), Chantal Jouanno (Ecologie), Patrick Devedjian (Relance), Eric Besson (Immigration), Nadine Morano (famille)…) pour réaliser un lipdub sur l’air de l’ancien tube de Luc Plamondon, «Tous ceux qui veulent changer le monde».
Ce clip censé donner une image jeune et dynamique à ces ténors de la politique a fait se déchainer les réseaux sociaux et réagir de nombreux hommes politiques. Pour n’en citer qu’un ; l’ancien ministre Luc Ferry a qualifié ce clip de «ridicule», «consternant» et «dégoulinant de bêtise».