Une semaine judiciaire chargée pour l'humoriste controversé Dieudonné
- Avec AFP
Plusieurs fois condamné pour des propos antisémites, Dieudonné M'Bala M'Bala a cette semaine plusieurs nouveaux rendez-vous judiciaires, en tant que prévenu, mais aussi comme partie civile.
Mercredi, il est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour «provocation à la haine raciale» et «injure raciale» pour des passages de son avant-dernier spectacle, La Bête immonde.
Dans son spectacle, Dieudonné, fers aux pieds, déguisé en détenu de Guantanamo, avait discouru sur le rôle qu'il attribue aux juifs dans la traite des noirs et ironisé sur le génocide commis par les nazis.
Cinq passages sont poursuivis, quatre au titre de la provocation à la haine raciale et un pour injure raciale. Parmi eux, figure une réplique où il explique que «le commerce des esclaves» était «une spécialité juive au départ».
Puis jeudi, la cour d'appel de Paris rejugera Dieudonné pour des propos visant un journaliste de France Inter, pour lesquels il a été condamné au total à 22 500 euros d'amende, sous menace d'emprisonnement. Il déclarait notamment : «Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage.» Ces propos avaient déclenché en janvier 2014 une vive réaction de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, réclamant des mesures d'interdiction.
RT @N_Hervieu: Affaire #Dieudonné contre #France : Le résumé de la décision d'irrecevabilité par la #CEDHpic.twitter.com/w7MvPaPBOY
— TouFouX Opinions (@TouFouX_News) 10 Novembre 2015
Jeudi également, le tribunal administratif d'Orléans rendra sa décision concernant les recours déposés par Dieudonné contre l'interdiction de son spectacle, Le Mur, à Tours et Orléans, en janvier 2014. Le polémiste réclame en dédommagement 20 000 euros à l'Etat et plus d'un million d'euros à chacune des deux villes dont les maires avaient promulgué des arrêtés municipaux interdisant les représentations.
Vendredi, Dieudonné sera cette fois sur le banc des parties civiles devant le tribunal correctionnel de Paris : il poursuit en diffamation le président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) Alain Jakubowicz qui avait notamment qualifié la quenelle de «salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah».
Vendredi dernier, il a poursuivi à Paris le journal bourguignon Le Bien public et l'AFP, qui ont qualifié le geste de la «quenelle» de «sorte de salut nazi déguisé». Il s'agissait là des premières de 14 procédures engagées par le polémiste à ce sujet. Le parquet a conclu à la relaxe, les prévenus ont demandé au tribunal de condamner Dieudonné pour procédure abusive. Le tribunal se prononcera le 15 avril.
En novembre dernier, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait débouté Dieudonné qui contestait sa condamnation pour avoir fait monter sur scène un négationniste, au motif qu'elle ne protégeait pas «les spectacles négationnistes et antisémites».
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