Des dizaines d'agriculteurs mécontents débarquent dans le jardin de Le Foll (PHOTOS, VIDEOS)
Des dizaines d'agriculteurs se sont rendus au domicile du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll ce dimanche soir, près du Mans. Ils voulaient protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.
Certains ont également tenté de se rendre à celui de Jean-Yves Le Drian, son collègue à la Défense, à Guidel, dans le Morbihan. Ils étaient entre 60 et 80, voyageant en tracteur, et ont été bloqués à proximité par les forces de l'ordre, tandis que ceux qui se sont rendus au domicile de Le Foll ont pu aller jusque devant la maison du ministre.
En plein état d'urgence, un ministre voit des agriculteurs en colère sonner chez lui dimanche soir#LeFollhttps://t.co/zsGIMSw4H6
— Steph Polyb (@Steph_Polyb) 22 Février 2016
via @lobs
Il a ouvert la porte de son jardin avant d'engager une conversation tendue pendant près d'une heure avec les manifestants, selon l'AFP. «Comment je fais avec mes factures?», lançait un éleveur, pendant qu'un autre provoquait la colère du ministre en le comparant à son ancien collègue du Budget, Jérôme Cahuzac, poursuivi pour fraude fiscale.
«Morts pour la France»
«Je fais ce que j'ai à faire, je fais mon travail», a répondu M. Le Foll, ancien député de la Sarthe, pendant ces longs échanges. Les éleveurs ont apposé une banderole sur la haie du ministre avec le slogan «Nous sommes comme nos vaches sur la paille», ainsi qu'un cercueil où était inscrit la mention «Morts pour la France».
«Il a été très surpris de nous voir, piqué à vif. On avait accroché un pendu en paille, il a dit : "Vous m'enlevez ça tout de suite"», a témoigné François Thomelin, producteur laitier à La Ferté-Bernard (Sarthe).
Les agriculteurs français se mobilisent depuis plusieurs semaines afin de demander un allègement de leurs charges et une fixation plus juste des prix. Les exploitants laitiers sont notamment exposés aux conséquences de la fin des quotas de production laitiers par l'Union européenne, ce qui a entraîné une augmentation de l'offre et une chute des prix.
Lire aussi : Agriculture : François Hollande prêt à «bouger» au sujet des sanctions contre la Russie