Cocktails Molotov, lacrymogènes et gendarme blessée : nouvelle nuit d’émeutes en Corse
- Avec AFP
Dans la ville de Corte, sur l'île de Beauté, où la tension reste à son comble trois jours après les heurts qui ont opposé des supporters du SC Bastia aux forces de l’ordre, les jours d'affrontements se suivent et se ressemblent.
«Etat français assassin», «FLN ! FLN !», ont scandé les quelques 200 manifestants regroupés le 16 février devant la sous-préfecture de Haute-Corse avant qu’une cinquantaine de personnes, le visage dissimulé, ne jette des cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre et que celles-ci ne répliquent par des jets de grenades lacrymogènes.
Dans les affrontements, qui ont duré près d’une heure et demie, une gendarme a été légèrement blessée et un protestataire interpellé. Au soir du 15 février, deux personnes avaient été interpellées suite à des débordements similaires, avant d’être relâchées le lendemain.
Scènes hallucinantes d'affrontements entre gendarmes et manifestants à #corte#Corse@BFMTVpic.twitter.com/M4njhLcKhc
— Igor Sahiri (@IgorSahiri) 16 février 2016
Ces tensions trouvent leur origine dans les heurts qui ont éclaté le 4 février à Reims entre supporters bastiais et policiers, après une rencontre de football. Huit supporters du club de Bastia doivent être jugés dans un mois pour leur participation présumée à ces incidents.
Une affaire qui vire au politique
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a réagi à cette vague d’incidents en affirmant dans un communiqué :
«Ces violences réitérées, perpétrées par une poignée d’individus […] sont une offense à la Corse et aux Corses, à leur profond attachement à la République et au respect de ses lois.»
Au cours des échauffourées, un étudiant corse de 22 ans a été gravement blessé à l’œil, par un tir de flashball selon ses proches ; en tombant selon les policiers. Le président de la collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a ouvertement mis en doute cette dernière «version officielle» de l'affaire, réclamant «une enquête impartiale pour savoir comment les choses se sont passées».
Le nationaliste a été reçu le 16 février, à Paris, aux côtés du président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et d'autres élus de l'île, par le ministre des Collectivités territoriales Jean-Michel Baylet. Les responsables corses ont tous deux appelé au calme.