Les députés européens refusent de lever l'immunité de Florian Philippot
Le 2 février, le Parlement européen a refusé de lever l'immunité parlementaire du député européen français Florian Philippot, objet d'une plainte pour diffamation déposée par le Qatar après avoir laissé entendre que ce pays finançait le terrorisme.
Les députés européens réunis en séance plénière ont choisi de suivre l'avis de la commission parlementaire en charge des Affaires juridiques. Elle avait estimé que «les membres du Parlement européen ne peuvent être recherchés, détenus ou poursuivis en raison des opinions ou des votes émis par eux dans l'exercice de leurs fonctions».
«Ce vote met en lumière la compromission du gouvernement français et particulièrement celle de l’ex-garde des Sceaux, Madame Taubira, qui a signé de sa main la demande de levée d'immunité, au mépris du droit, suite à la plainte sans précédent de l'Etat du Qatar contre ma personne», a tout de suite réagi Florian Philippot dans un communiqué.
Le Qatar prend une claque : non levée de mon immunité votée à l'unanimité. L'Etat français s'est déconsidéré en validant cette plainte.
— Florian Philippot (@f_philippot) 2 Février 2016
Le vice-président du Front national (FN) y exige également la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur «les possibles liens financiers étroits, trop étroits, qui unissent la dictature du Qatar et de grands responsables politiques et institutionnels de notre pays».
Début septembre, la cour d'appel de Versailles avait demandé au Parlement européen la levée de l'immunité parlementaire du numéro 2 du FN. Le Qatar avait déposé plainte pour diffamation le 2 avril dernier, visant des déclarations prononcées par Florian Philippot sur les médias français Radio Classique et LCI, au surlendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo, en janvier 2015.
L'élu FN avait maintenu ses propos, dénonçant à nouveau «les liens troubles entre cette dictature et l'islamisme radical, ainsi qu'un rapport incestueux [...] entre ce même pays et une partie de la classe politique française».