Vote du Sénat : les prostituées pénalisées, pas les clients

Le Sénat français a adopté un texte visant à combattre la prostitution, mais en rejetant les deux principales dispositions que sont la suppression du racolage passif et la pénalisation des clients, considérées comme une régression par beaucoup.
C’est dans la nuit de lundi à mardi que les sénateurs se sont réunis pour discuter de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution. A 165 voix contre 44, ils se sont prononcés pour le rétablissement du délit de racolage passif ainsi que la dépénalisation des clients de travailleurs sexuels, alors même que la pénalisation du client était une mesure phare du texte.
RT CNBC "France's new take on prostitution » http://t.co/vemGVvFZ7Zpic.twitter.com/42QXQcrhsv"
— Tony del Fierro (@1111Tony) 31 Mars 2015
Le Sénat, à droite depuis septembre dernier, a justifié sa décision par la voix de Jean-Pierre Vial, président de la commission spéciale (UMP) : «la pénalisation des clients comportait plus de risques que de bénéfices» estime-t-il.
Marisol Touraine, a qualifié aujourd’hui sur France 2 le choix des sénateurs d’ «invraisemblable et régressif» et «méprisant à l’égard des femmes».
L'UMP rétablit le délit de racolage. Grave régression. Pénaliser les prostituées, c'est les enfermer dans la violence de la #prostitution.
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 30 Mars 2015
Sénat, conservatisme et prostitution ? "Dérapages et propos machistes...C'est une chambre extrêmement conservatrice" http://t.co/vGmUsB4F4H
— Lavilgrand Lyliane (@Tingy974) 31 Mars 2015
Quant au mouvement du Nid, association anti-prostitution, ils estiment la décision des sénateurs de «réac, déshonorant et irresponsable».
Délit de racolage rétabli, "clients" impunis… 16 mois de travail pour en arriver là : le vote irresponsable du Sénat http://t.co/anRFoBm5wF
— Mouvement du Nid (@MouvementduNid) 31 Mars 2015
Le texte va maintenant revenir devant l’Assemblée nationale où Marisol Touraine pourra défendre sa proposition de loi face aux parlementaires, souhaitant «clairement» réintroduire la notion de pénalisation du client dans le texte final.