Tout comprendre au débat sur la déchéance de nationalité
Depuis plusieurs semaines le débat sur la déchéance de nationalité fait rage à gauche comme à droite. François Hollande souhaite étendre la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et l’inscrire dans la Constitution.
Toute la classe politique s’exprime et se positionne dans ce débat, le projet de la loi constitutionnelle sera soumis à l’Assemblée nationale le 3 février prochain.
Cette mesure de déchéance de nationalité concernerait environ 1,5 millions de binationaux en France selon les chiffres de l’organisme public de recherche.
A l'étranger aussi la gauche se montre irritée. Le journal marxiste italien Il Manifesto n'hésite pas à comparer le président de la République à Jean Marie Le Pen.
Quels sont les arguments pour et contre ?
Une proposition qui divise la classe politique
La déchéance de nationalité est une proposition très controversée. Dans un premier temps elle avait été évoquée par Nicolas Sarkozy en 2010, il proposait alors qu'elle s'applique «à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique.»
Aujourd'hui cette idée est reprise par François Hollande, qui d'ailleurs la fustigeait à l'époque. Mais il prend le risque de ce mettre une partie de sa famille politique à dos, qui l'accuse de populisme et de manœuvres électorales dangereuses.
Jean-Marc Ayrault , député PS et ancien Premier ministre
Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi#decheancedenationalite
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 27 Décembre 2015
Arnaud Montebourg, ancien ministre PS
La déchéance de nationalité est contraire aux fondements de la Republique et n'a aucune efficacité contre le terrorisme. Pourquoi alors?
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 23 Décembre 2015
Anne Hidalgo, maire PS de Paris
Je réaffirme fermement mon opposition à la déchéance de nationalité qui n'apporterait rien à la lutte contre le terrorisme.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 23 Décembre 2015
Aurélie Filippetti, députée PS et ancienne ministre
Déchéance de nationalité : manœuvre tactique dangereuse. A trop jouer avec le FN, on risque le boomerang. Ce n'était pas la leçon des urnes.
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 23 Décembre 2015
Cécile Duflot, députée EELV et Daniel Cohn-Bendit, ancien élu EELV, ou encore Julien Dray l'ancien-député PS et Benoit Hamon député et ancien ministre PS se sont également exprimés contre la déchéance de nationalité.
Plus étonnant, Patrick Devedjan, député les Républicains des Hauts-de-Seine s'est dit opposé à cette mesure.
Les pour :
Thierry Mariani député Les Républicains,
Non a l'amalgame stupide de certain :Les binationaux honnêtes ne sont pas menacés par la #decheancedenationalite mais par les terroristes !!
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 28 Décembre 2015
Nicolas Dupont-Aignan
Être citoyen français, ce n’est pas seulement avoir des droits. C’est aussi avoir le devoir de défendre ses valeurs #decheancedenationalite
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 23 Décembre 2015
Florian Philippot, vice-président du Front national
Déchéance de nationalité dans la réforme : tant mieux mais quel incroyable cafouillage ! #Taubira n'a pas d'autre choix que de démissionner.
— Florian Philippot (@f_philippot) 23 Décembre 2015
Bruno Retailleau, chef du groupe Les Républicains au Sénat
La #DéchéanceDeNationalité est légitime.
Mon interview dans @leJDD.
➡️ https://t.co/yQx8dfOmCvpic.twitter.com/ni8HKI1eDa
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 27 Décembre 2015