Budget 2026 en France : l’exécutif à l’heure des choix entre compromis et 49.3
© Capture d'écran BFM TVAlors que la semaine s’annonce décisive pour l’adoption du budget 2026, des voix discordantes s’élèvent au sein de l’exécutif. Élisabeth Borne appelle Sébastien Lecornu à «prendre ses responsabilités» en envisageant le 49.3, tandis qu’Amélie de Montchalin défend un dialogue parlementaire.
Cette semaine marque un tournant crucial pour le gouvernement Lecornu, confronté à l’urgence d’adopter le projet de loi de finances avant le 31 décembre après être parvenu à faire voter le projet de loi de finances de la Sécurité sociale au début du mois de décembre. Les tensions internes soulignent les divisions : d’un côté, l’ancienne Première ministre plaide pour l’usage du 49.3 comme outil responsable ; de l’autre, la ministre des Comptes publics mise sur un compromis en commission mixte paritaire.
Élisabeth Borne, dans un entretien au Parisien publié le 14 décembre, a exhorté le gouvernement à ne pas se priver du 49.3, qu’elle qualifie de « façon moins engageante pour les oppositions » plutôt que d’un passage en force. Experte de cet article constitutionnel, elle l’a utilisé 23 fois durant son mandat, Borne met en garde contre la banalisation d’une loi spéciale, qui ne permettrait pas de nouvelles dépenses et figerait les investissements.
Elle répond ainsi à Sébastien Lecornu, qui exclut ce recours et appelle les parlementaires à la responsabilité pour un budget équilibré.
Il ne faut pas renoncer à l’adoption d’un budget d’ici la fin de l’année. Plusieurs voies existent pour que le gouvernement prenne ses responsabilités et trouve un compromis global garantissant un déficit inférieur à 5 % du PIB afin de préserver l’avenir.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) December 14, 2025
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De son côté, Amélie de Montchalin, interrogée par La Montagne et sur CNews, croit encore à un compromis viable. Elle dénonce les « extrêmes » obsédés par de nouvelles élections, affirmant qu’« il y a une majorité dans l’Hémicycle » sur des enjeux comme l’hôpital, l’éducation ou la défense. Pour elle, une loi spéciale n’est qu’un « service minimum » temporaire, insuffisant pour des projets comme le réarmement ou le soutien aux viticulteurs. La ministre souligne les succès récents, comme l’adoption du budget de la Sécurité sociale grâce au dialogue.
Pour l’hôpital, pour l’éducation, pour la défense, pour combattre le narcotrafic, il y a des majorités !
— Amélie de Montchalin (@AdeMontchalin) December 14, 2025
2026 ne doit pas être une année de blocage en attendant la présidentielle, les Français méritent mieux.
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Le Sénat examine ce 15 décembre le projet de budget de l’État, remanié avec des baisses d’impôts et de dépenses, visant un déficit sous les 5 % du PIB. Si la commission mixte paritaire échoue, les options se resserrent : 49.3 ou loi spéciale.
Plutôt épargné par les sondages, le Premier ministre Sébastien Lecornu a encore le soutien de son gouvernement. Ainsi, Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, se dit optimiste, louant la « méthode Lecornu » qui a permis des compromis.
Les mesures clés de l’exécutif incluent la prolongation de la contribution sur les hauts revenus, une surtaxe sur les grandes entreprises, supprimée au Sénat, et des économies comme 4 000 suppressions de postes d’enseignants.