Une candidate RN critiquée pour une vidéo de campagne à Strasbourg générée par l'IA

Virginie Joron a utilisé des images générées par IA pour dénoncer la dégradation de Strasbourg. La vidéo, jugée trompeuse, a été supprimée après vérification par France Télévisions. L’élue RN assume son choix et parle d’un débat «utile» sur le numérique et la transparence.

Pour lancer sa campagne municipale à Strasbourg, la députée européenne du Rassemblement national Virginie Joron a publié une vidéo alarmiste montrant une ville sale, encombrée et dégradée. Diffusée sur TikTok, la séquence présentait des images « sinistres » de la capitale alsacienne, mais il s’est rapidement avéré qu’elles avaient été créées par intelligence artificielle.

Les Révélateurs de France Télévisions ont confirmé l’origine artificielle des visuels, soulignant de nombreuses incohérences typiques de l’IA : proportions irréalistes, panneaux illisibles, visages flous et textures anormalement lisses. La vidéo a été supprimée depuis, mais la polémique a enflé.

Une utilisation de l'IA réglementée 

Contactée par le service public, Virginie Joron a reconnu avoir eu recours à l’IA, expliquant que « son assistant » avait proposé d’illustrer la vidéo réelle avec des images générées artificiellement. Elle a défendu cette initiative en affirmant vouloir « valoriser la jeunesse » et « ouvrir le débat sur le numérique ».

Toutefois, la publication initiale ne comportait aucune mention explicite de l’usage de l’intelligence artificielle, une transparence pourtant exigée par la législation européenne qu’elle-même a contribué à voter en 2024.

Face aux critiques, l’élue RN a répliqué sur le réseau X, assurant que « les gens ne sont pas stupides » et qu’ils « voient bien qu’il s’agit d’images d’IA ». Elle a ensuite partagé de « vraies photos » de Strasbourg montrant des déchets dans les rues, pour « prouver » que ses accusations sur la gestion municipale restaient fondées.

Cette controverse illustre les tensions croissantes autour de l’usage politique de l’intelligence artificielle, entre innovation technologique, manipulation visuelle et enjeux de transparence démocratique.