Après LFI, la motion de censure du RN contre Lecornu rejetée à son tour

Dans la foulée du rejet de la motion de censure de LFI, celle du Rassemblement national a également été rejetée ce 16 octobre, la gauche n’ayant pas soutenu ce deuxième texte. L’échec de ces deux premières motions de censure à l’encontre du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu ouvre la voie à l’examen au Parlement du budget 2026.
Sans surprise, la motion de censure déposée par le Rassemblement national (RN) contre le gouvernement Lecornu II a été rejetée à l’Assemblée nationale, ne rassemblant que 144 voix, loin des 289 de la majorité requise.
Au-delà des députés du RN et de ses alliés de l’Union des droites pour la République (UDR), seuls cinq députés se sont joints à cette deuxième motion de censure soumise au vote ce 16 octobre : trois députés Les Républicains et deux députés non-inscrits, qui avaient également voté la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI).
Une première motion avait été rejetée une heure plus tôt, à dix-huit voix près. Sur celle-ci, le gouvernement de Sébastien Lecornu a notamment profité du ralliement en sa faveur des députés socialistes. Sur les 69 élus membres – et apparentés – du groupe socialiste dans la chambre basse, sept ont voté la censure défendue par la gauche. À l’inverse, trois députés écologistes n’ont pas voté la censure : les anciennes ministres Delphine Batho et Dominique Voynet, ainsi que Catherine Hervieu.
Satisfait que « les débats puissent démarrer », le Premier ministre – qui reste ainsi en poste – s’est déclaré « au travail ». « Vous voyez bien la gravité de la situation dans laquelle on est. Vous voyez bien que c’est difficile. Il fallait que les débats puissent démarrer. Ils vont démarrer », a déclaré Sébastien Lecornu sur BFMTV.
Face à la presse, au sortir de l’hémicycle, Mathilde Panot, présidente du groupe de LFI à l’Assemblée nationale, a fustigé la « responsabilité historique » du Parti socialiste dans le rejet de la motion de censure portée par son parti.
« Un pouvoir qui, comme d’habitude, veut être doux avec les riches et dur avec le peuple »
« Notre première pensée est évidemment pour le pays, pour toutes celles et tous ceux qui vont souffrir des politiques cruelles annoncées par ce gouvernement dans les budgets à venir », a déclaré la députée du Val-de-Marne.
Évoquant un Premier ministre ainsi qu’un Président de la République « en sursis », et dénonçant un « pouvoir qui, comme d’habitude, veut être doux avec les riches et dur avec le peuple », elle a annoncé le dépôt « aujourd’hui » d’une nouvelle motion de destitution d’Emmanuel Macron. Mathilde Panot a également lancé « un appel solennel à la résistance populaire et parlementaire » afin de « continuer à lutter contre ces budgets cruels ».
Même tonalité du côté du RN, dans la foulée du rejet de cette motion de censure de la gauche. « C’est une journée bien triste pour notre pays, car vraiment, les contribuables, les Français qui travaillent, les retraités vont devoir être tondus pour que quelques députés lâches gardent leur siège », a déclaré à la presse Jean-Philippe Tanguy. Ce député de la Somme a dénoncé les « noces rouges » du « parti unique : l’UMPS », néologisme faisant référence à l’union entre l’UMP (ancien nom des Républicains) et le Parti socialiste.
« On va se battre désormais pour protéger les Français, se battre pied à pied, article par article, amendement par amendement », a-t-il assuré, afin de « supprimer toutes ces taxes, ces 19 milliards de taxes ».