Embouteillage à droite et au centre pour la législative partielle à Paris à un an des élections municipales

La législative partielle dans la 2e circonscription de Paris attise les rivalités entre Michel Barnier, Rachida Dati, et Clara Chappaz. Ce scrutin, prélude aux municipales de 2026, révèle les ambitions et tensions au sein de la droite et du centre.
La 2e circonscription de Paris, englobant les 5e, 6e et 7e arrondissements, est devenue le théâtre d’un affrontement politique majeur. L’invalidation de l’élection de Jean Laussucq (Renaissance) par le Conseil constitutionnel le 11 juillet, pour irrégularités dans ses comptes de campagne, a ouvert la voie à une législative partielle prévue d’ici mi-octobre. Ce scrutin, loin d’être anodin, préfigure les batailles des municipales de 2026, attisant les ambitions à droite et au centre.
Affrontement entre ministres et anciens ministres de la droite et du centre
Michel Barnier, ancien Premier ministre, a surpris en annonçant sa candidature le 15 juillet, soutenu par Bruno Retailleau, président de LR, qui le présente comme le « prochain député ». À 74 ans, Barnier, résident de la circonscription mais perçu comme un Savoyard, vise un retour à l’Assemblée nationale, où il fut censuré en décembre 2024.
Dans le moment très grave où nous sommes pour notre pays comme cela a été rappelé avec force aujourd’hui, j’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection partielle dans la deuxième circonscription de Paris qui aura lieu en septembre.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) July 15, 2025
Adhérent @lesrepublicains de Paris et…
Certains y voient une étape vers une candidature à l’Élysée en 2027. Cependant, son annonce, jugée précipitée par Laurent Wauquiez, a irrité une partie de LR, notamment pour son contournement de la commission d’investiture, prévue le 28 juillet.
Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, a riposté en envisageant sa propre candidature. Ancrée localement, elle s’oppose au « parachutage » de Barnier, dénonçant un manque de concertation. Soutenue par des élus comme Nelly Garnier, Dati mobilise déjà sur le terrain, tout en préparant sa candidature aux municipales de 2026. Sa mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn alimente les spéculations sur un possible plan B de LR en faveur de Barnier pour la mairie. Du côté de Renaissance, Gabriel Attal, chef du parti, pousserait Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique, pour conserver cette circonscription gagnée en 2017.
Cette candidature, attendue d’ici fin juillet, vise à contrer LR divisés. Mais l’absence de coordination avec Dati, proche de l’ex-député Laussucq, complique l’équation.
Le Rassemblement national s’invite aussi avec Thierry Mariani, ancien ministre LR également, qui se pose en « seule opposition » face à un « macronisme » pluriel, renforçant l’enjeu stratégique de ce scrutin.
Ça se bouscule dans la 2e circonscription de Paris : Thierry Mariani a décidé de lancer dans la course pour le RN. « Face à un ancien PM de Macron et deux ministres de Macron, je serai le représentant de la seule opposition dans cette élection ». @Le_Figaro
— Paul Laubacher (@Paul_Laubacher) July 17, 2025
Ce duel, voire quadrille, risque de fragiliser l’alliance droite-centre d’autant que l’eurodéputé du parti d’Éric Zemmour Sarah Knafo pourrait se mêler à la bataille, elle a qui l’on prête des envies de candidature pour les municipales de 2026 à Paris.
Agnès Evren, présidente de la fédération LR de Paris, tente de calmer le jeu, mais les tensions internes et les ambitions présidentielles et municipales rendent l’issue incertaine. Cette législative partielle devient ainsi un test crucial pour les équilibres politiques parisiens moins d’un an avant les élections municipales.