Vagues de licenciements en France : l’État pointé du doigt pour son inaction

Vagues de licenciements en France : l’État pointé du doigt pour son inaction© Wiki commons
Depuis le début de l'année 2024, l'enseigne de supermarché Casino a effectué plus de 2 000 licenciements.
Suivez RT en français surTelegram

Un rapport parlementaire publié le 16 juillet 2025 dénonce l’«attentisme» du gouvernement français face à l’explosion des plans sociaux. Michelin, Casino ou ArcelorMittal : les licenciements massifs révèlent un manque de contrôle des aides publiques et une faiblesse de la «démocratie économique».

Depuis 2024, la France connaît une flambée de plans sociaux touchant tous les secteurs, de l’industrie au commerce. Michelin (1 254 suppressions d’emplois à Cholet et Vannes), Casino (2 200 licenciements), ou encore ArcelorMittal : les annonces de fermetures de sites se multiplient. Un rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, publié le 16 juillet, met en cause l’inaction du gouvernement face à cette crise.

Présidée par Denis Masséglia (EPR), la commission critique les « défaillances » des pouvoirs publics, incapables de protéger emplois et territoires.

 

Un Etat défaillant, les gouvernements Macron en accusation

 

Selon le député écologiste Benjamin Lucas-Lundy, rapporteur, l’explosion des licenciements résulte de facteurs multiples : un droit du travail affaibli depuis la loi El Khomri (2016), qui facilite les licenciements économiques, et un « attentisme » des gouvernements Macron, convaincus que les emplois supprimés sont systématiquement recréés ailleurs. Selon lui : « Trop souvent, l’inaction de l’État, son silence ou ses réponses diluées ont renforcé le sentiment d’abandon dans les bassins d’emplois. »

Ce « mythe du plein-emploi » est battu en brèche par la réalité : aucun secteur, ni territoire, n’est épargné. Le rapport épingle aussi le « manque de démocratie économique ». Chez Michelin, les syndicats avaient alerté sur les risques deux ans avant l’annonce des fermetures, sans être entendus. Nicolas Robert, délégué SUD, dénonce des « choix politiques, managériaux et financiers » souvent soutenus par un « silence complice » de l’État. La commission déplore également le faible poids des salariés dans les conseils d’administration, proposant de porter leur représentation à 50 % (contre deux membres minimum aujourd’hui).

Un autre point sensible est l’utilisation des aides publiques. En 2023, 211 milliards d’euros ont été versés aux entreprises, selon un rapport sénatorial, sans contrôle suffisant. Michelin, par exemple, a perçu 72,8 millions d’euros d’exonérations tout en versant 1,4 milliard de dividendes en 2024. La commission recommande de conditionner ces aides au maintien de l’emploi et d’imposer leur remboursement en cas de délocalisation dans les deux ans. Une critique sur les aides aux entreprises appuyée par la CGT : « Le premier budget de l’État aujourd’hui […] c’est les aides publiques aux entreprises », pointe son secrétaire fédéral Thomas Vacheron.

Une Haute Autorité indépendante est également proposée pour superviser ces fonds.

Face à cette crise, les écologistes entendent porter ces mesures lors de l’examen du budget 2026, qui vise 43,8 milliards d’euros d’économies. Ils appellent à un « choc de transparence » et à une réforme des aides publiques pour responsabiliser les entreprises. Sans une action rapide, la défiance envers l’État risque de s’amplifier, alors que le Premier ministre est menacé de censure de toutes parts et que des syndicats, comme la CGT, préparent déjà des mobilisations.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix