Budget 2026 : les annonces de Bayrou déclenchent une vague de menaces de censure

François Bayrou a dévoilé un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros pour 2026, incluant la suppression de deux jours fériés et une «année blanche» sur les prestations sociales. Les oppositions, de LFI au RN, brandissent la menace de censure.
Mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a présenté ses orientations pour le budget 2026, visant 43,8 milliards d’euros d’économies pour redresser les finances publiques. Parmi les mesures phares, il propose une « année blanche » gelant les prestations sociales, retraites et impôts, sans ajustement à l’inflation, ainsi que la suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 Mai.
L’année blanche est un effort collectif qui concerne toutes les catégories de Français. La règle est de ne pas dépenser plus en 2026 qu'en 2025. Pas moins, pas plus. pic.twitter.com/heNea8f3V2
— François Bayrou (@bayrou) July 15, 2025
D’autres annonces incluent la suppression de 3 000 postes publics, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, une franchise de 100 € sur les remboursements de médicaments, et une « contribution de solidarité » pour les plus fortunés.
Des oppositions très menaçantes
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a qualifié le plan de « démolition du modèle français », critiquant son impact sur les classes populaires et moyennes tout en épargnant les ultrariches. « Sur les bases actuelles, la seule perspective possible est la censure », a-t-il averti sur BFMTV alors que le PS a déjà déposé en juin une telle motion sur les retraites, qui a échoué.
Les choix budgétaires présentés par François Bayrou sont profondément injustes. Sur les bases actuelles, la seule perspective possible, c’est la #censure ! pic.twitter.com/r72lb5AR3v
— Olivier Faure (@faureolivier) July 15, 2025
Mathilde Panot (LFI) a dénoncé une « guerre sociale », tandis qu’Éric Coquerel (LFI) parle d’un « musée d’horreurs néolibérales », promettant une motion de censure si le projet reste en l’état.
🔴 Budget
— LCI (@LCI) July 15, 2025
🗣️ "Tout est possible au niveau du musée des horreurs", estime @ericcoquerel. "La seule possibilité pour nous s'il passe en 49.3 ce sera la censure". Concluant en assurant n'être "pas confiant du tout dans le gouvernement Bayrou". pic.twitter.com/hSwPZOrTPC
Le RN, par la voix de Jordan Bardella, juge la suppression du 8 Mai, jour de la défaite de l’Allemagne, comme une « provocation », et Marine Le Pen menace également de censurer le gouvernement, déplorant l’absence de mesure sur l’immigration ainsi que le maintien de « sept milliards de hausse de notre contribution à l’Union européenne ».
Après sept années de gabegie catastrophique, Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français : près de vingt milliards d’euros d’impôts et de privations.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 15, 2025
Aucune économie sur le coût de l’immigration,…
Les syndicats, comme la CGT, appellent à des mobilisations à la rentrée. Sophie Binet a qualifié la suppression du 8 Mai de « très grave ». Des associations de lutte contre la précarité, telles que la Fondation pour le logement des défavorisés, s’inquiètent de l’« année blanche », qui aggravera la situation des plus fragiles dans un contexte de pauvreté record.
Dans la majorité, les réactions sont plus nuancées. Marc Fesneau (MoDem) salue un « moment de courage », tandis qu’Éric Lombard, ministre, évoque des « marges de négociation ». Les Républicains, hostiles à une hausse d’impôts, bien que réservés sur certains points comme la contribution des plus fortunés, n’ont pas encore tranché. Les entreprises, via la CPME et l’Afep, saluent les efforts mais restent vigilantes. Sans majorité claire à l’Assemblée, Bayrou joue un pari risqué, avec un automne qui s’annonce tendu.