Arrestation du suspect de l’attaque de la mosquée de La Grand-Combe: un dénouement en Italie

Trois jours après le meurtre brutal d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard, le suspect, de nationalité française et d’origine bosniaque, s’est rendu à la police italienne. Une arrestation qui soulève des questions sur les motivations du criminel et d’éventuelles complicités.

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La traque à l'auteur de l'attaque dans la mosquée de La Grande-Combe aura duré trois jours. Celui qui a été dénommé « Olivier H. » par les enquêteurs, suspecté d’avoir assassiné Aboubakar Cissé, un Malien de 24 ans, s’est rendu dimanche soir vers 23 heures dans un commissariat de Pistoia, en Toscane au centre-ouest de l’Italie. Cet individu de nationalité française, né en 2004 à Lyon, appartiendrait à la « communauté des gens du voyage ». Il était activement recherché par plus de 70 enquêteurs mobilisés depuis le 25 avril, après avoir poignardé sa victime à une quarantaine de reprises.

Quel mobile pour le suspect ?

Le drame s’est déroulé le 25 avril en début de matinée : l’assaillant, vêtu d’une doudoune et portant un sac de sport, pénètre dans la mosquée. Il y rencontre Aboubakar qui intervenait régulièrement pour entretenir les lieux. Dans la salle de prière, le suspect lui assène une série de coups de couteau, visant principalement le torse et l’abdomen. Il filme ensuite sa victime agonisante, proférant des insultes antimusulmanes comme « Ton Allah de merde » et des propos laissant entendre une fascination pour la violence, notamment son désir de « recommencer » pour être qualifié de tueur en série. Ces éléments, relayés par le procureur, renforcent la piste d’un acte antimusulman, bien que d’autres motivations soient encore à l’étude.

L’enquête a rapidement pris une dimension internationale. Repéré dans l’Hérault quelques heures après le crime, Olivier H. a échappé de justesse aux forces de l’ordre, bénéficiant, selon le procureur, d’une possible complicité pour organiser sa fuite en Italie. Une procédure est désormais en cours pour son rapatriement en France, une étape qui pourrait prendre plusieurs jours, voire semaines. Un juge d’instruction sera nommé pour approfondir les investigations, notamment sur les motivations du suspect et l’existence éventuelle d’un réseau de soutien.

Ce meurtre a suscité une vive émotion. Une marche blanche a réuni des centaines de personnes dans le Gard, tandis qu’à Paris, un rassemblement contre l’islamophobie a eu lieu dimanche soir. Le président Emmanuel Macron a exprimé le « soutien de la nation » aux proches d’Aboubakar, réaffirmant que « la liberté de culte est intangible ».

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a félicité les enquêteurs pour leur « détermination » et leur « professionnalisme », tout en soulignant la dangerosité du suspect, qui avait exprimé son intention de récidiver.