Le PDG de Safran tourne le dos aux villes écologistes pour ses investissements

Le PDG de Safran Olivier Andriès a fait savoir que l'entreprise n'investirait plus dans les villes écologistes, notamment Lyon. Grégory Doucet, maire de la municipalité lyonnaise a insisté sur les objectifs de décarbonation.
Le 15 avril 2025, Olivier Andriès, PDG de Safran, a créé la polémique en déclarant qu’il n’était « plus question d’investir dans des villes à majorité écologiste ». Cette prise de position, rapportée par Les Échos intervient après les critiques d’élus écologistes, notamment à Lyon, contre un projet stratégique du géant aéronautique.
Olivier Andriès, à la tête d’un groupe clé de l’industrie française (moteurs d’avions, équipements de défense), a justifié sa décision par la nécessité d’un environnement favorable aux entreprises, dénonçant des politiques écologistes qu’il juge « punitives ».
Un clivage profond entre les entreprises et les politiques
Safran, qui emploie 92 000 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 23,2 milliards d’euros en 2023, envisageait d’installer une usine de freins en carbone à Feyzin, près de Lyon, un site stratégique pour ses moteurs Leap. Mais les tensions avec la mairie écologiste de Lyon, qui a critiqué l’impact environnemental du projet, ont conduit Olivier Andriès à revoir ses priorités.
« Nous irons là où les conditions sont réunies : énergie compétitive, stabilité politique et absence d’idéologie anti-industrie », a-t-il déclaré, citant les États-Unis et le Canada comme alternatives. Cette annonce fait écho à ses propos du 5 décembre 2024, où il déplorait l’instabilité politique française.
La sortie du PDG de Safran a suscité des réactions vives. Des élus écologistes, comme Grégory Doucet, maire de Lyon, défendent leur vision, arguant que l’industrie doit s’aligner sur des impératifs de décarbonation. Le parti écologiste, fort de son influence après le vote de la « taxe Zucman » en février, accuse Safran de « chantage économique ».
Cette polémique reflète un clivage profond. Olivier Andriès, qui mise sur une hausse des budgets de défense et du trafic aérien, incarne une industrie en quête de pragmatisme. Mais son rejet des villes écologistes pourrait compliquer les ambitions de souveraineté industrielle française, dans un contexte où la transition écologique est incontournable.