Retailleau appelle à un référendum sur l’immigration : une proposition controversée

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est de nouveau déclaré favorable à un référendum sur l’immigration. Cette proposition a néanmoins provoqué l'ire de la gauche et d'une partie des macronistes.
Le 15 avril 2025, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réitéré son appel à un référendum sur l’immigration, une idée qu’il défend ardemment depuis son entrée au gouvernement en septembre 2024.
Dans une interview relayée par Le Figaro, Bruno Retailleau a dénoncé « les capacités d’accueil dépassées » de la France, estimant que « les Français doivent trancher » sur un sujet qui « bouleverse la société depuis un demi-siècle ».
Selon lui, un référendum nécessiterait une révision constitutionnelle, l’article 11 limitant les thèmes soumis à consultation populaire. Cette proposition s’inscrit dans sa ligne dure contre l’immigration, jugée « non maîtrisée ».
Un sujet qui ne fait pas consensus
Le ministre de l'Intérieur, figure des Républicains, avait déjà évoqué cette idée en septembre 2024, déclarant « oui, mille fois oui » à un référendum, et dans Le JDD en février 2025, où il dénonçait comme insoutenable le « demi-million d’entrées annuelles.
Sa stratégie inclut des mesures comme l’allongement de la rétention administrative de 90 à 210 jours pour les étrangers « dangereux » et un durcissement du regroupement familial, des dispositions prévues dans un projet de loi pour 2025, partiellement censuré par le Conseil constitutionnel en 2024.
Cette sortie a ravivé les tensions. La gauche, à l’image de Boris Vallaud (PS), dénonce une rhétorique proche du Rassemblement national, tandis que Prisca Thévenot (Renaissance) critique une stigmatisation des immigrés. Marine Le Pen, en écho, soutient l’idée d’une consultation, mais doute de la volonté d’Emmanuel Macron, qui évoquait en janvier 2025 des référendums sur des « sujets déterminants » sans préciser lesquels.
Des macronistes, comme Gabriel Attal, jugent une nouvelle loi immigration « non prioritaire », craignant une fracture au sein du « socle commun ». Retailleau persiste, misant sur un soutien populaire face à un exécutif fragilisé. Mais sans majorité claire ni réforme constitutionnelle, son projet reste incertain, dans un climat politique déjà explosif.