Rassemblements à Paris : Le Pen dénonce une «chasse aux sorcières», pour ses opposants «le RN montre son vrai visage»

Les partisans du Rassemblement national se sont réunis ce 6 avril après-midi place Vauban à Paris, après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics. Une contre-manifestation a été organisée, place de la République, par les Écologistes et La France insoumise. À Saint-Denis, Gabriel Attal a également tenu un meeting.
Nouvelle bataille de chiffres à Paris, ce 6 avril, alors que partisans et opposants à Marine Le Pen s’y étaient réunis. Les premiers l’étaient place Vauban, près des Invalides, à l’appel du Rassemblement national (RN), en soutien à la députée du Pas-de-Calais, condamnée le 31 mars par un tribunal parisien pour détournement de fonds publics dans l’affaire dite des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen. Les seconds s’étaient, quant à eux, donnés rendez-vous Place de la République à l’appel des Écologistes et de La France Insoumise (LFI).
Alors que le président du RN, Jordan Bardella, a affirmé que «10 000» personnes étaient réunies place Vauban, le coordinateur national de LFI Manuel Bompard et la Secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier en ont revendiqué «15 000» de leur côté. Un constat de «réussite» qui dénote néanmoins avec les estimations des forces de l’ordre. Selon les chiffres de la Préfecture de police, relayés par la presse française, les partisans du RN étaient 7 000, contre 5 000 du côté des contre-manifestants place de la République.
Depuis la tribune, place Vauban, se déclarant victime d’une «chasse aux sorcières», Marine Le Pen a réaffirmé qu’elle ne «lâcherai[t] rien». La cheffe de file des députés du RN à l’Assemblée nationale a par ailleurs exprimé sa «gratitude pour le formidable sursaut populaire en faveur de la démocratie et du droit que vous incarnez partout en France».
«Nous sommes déjà privés de la moindre fonction, même symbolique à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen, par ceux-là mêmes qui donnent des leçons de démocratie matin, midi et soir» a notamment souligné la députée du Pas-de-Calais après avoir rappelé les scores de son parti aux dernières élections européennes et aux second tours des législatives : respectivement 31% et 37%.
LFI et les Écologistes peine à rassembler
«Après avoir interdit une chaîne de télévision, on tente de mettre hors-jeu la candidate qui est, dans les intentions de vote, largement en tête de tous ses adversaires», a pour sa part lancé Louis Aliot, maire RN de Perpignan, également condamné par le tribunal correctionnel de Paris, à 18 mois de prison, dont six mois ferme, ainsi qu’à trois ans d'inéligibilité, mais sans exécution provisoire. Une exécution provisoire qui, dans le cas de Marine Le Pen, qui menace sa participation à l’élection présidentielle de 2027.
Sur l’autre rive de la Seine, place de la République, où Europe Écologie Les Verts (EELV) et La France insoumise (LFI) avaient appelé à un rassemblement «contre l’extrême droite», Manuel Bompart a estimé que «le RN montre son vrai visage, un parti violent et dangereux qui menace les juges». Un parti «en opposition à la justice et contraire à l’État de droit» a pour sa part fustigé Marine Tondelier. Cette dernière a également fait part de son incompréhension quant à l’absence du Parti socialiste (PS) et le Parti communiste (PC) à ce rassemblement.
«Je pense que tout le monde aurait dû être là» a également regretté, auprès de BFMTV, le député LFI Éric Coquerel, accusant le RN de chercher à «imposer sa loi» et «de faire du trumpisme» : à savoir, selon lui, «de s’en prendre aux juges et à la justice et ce alors même que les faits qui sont reprochés à Marine Le Pen et à plusieurs des cadres du Rassemblement national sont extrêmement graves».
Le RN «est la groupie du trumpisme» selon Attal
Aux abords de la capitale, à Saint-Denis, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal a également tenu un meeting du parti Renaissance (RE) dont il est devenu secrétaire général. «Tu voles, tu payes ! surtout quand on est un responsable politique», a-t-il notamment lancé. «Nous, on défend notre État de droit, tout notre État de droit, rien que notre État de droit», a encore affirmé ce député des Hauts-de-Seine pour qui le RN «est la groupie du trumpisme» et Marine Le Pen l’«un des pions» du «bourreau» d’Alexeï Navalny.
«Je suis fière l'année dernière d'avoir empêché LFI de gagner au premier tour et le RN au second tour» a poursuivi celui qui, lors de l’entre-deux tours des élections législatives de l’été 2024, avait appelé à ce que «pas une voix» n’aille au Rassemblement national et déclaré «assumé» le désistement de candidats de la coalition présidentiel au profit de candidats qui à ses yeux défendent «les valeurs de la République».