Condamnation de Marine Le Pen : la gauche française divisée face au verdict

Condamnation de Marine Le Pen : la gauche française divisée face au verdict© Compte X @i_laboetie
Jean-Luc Mélenchon lors d'un colloque de l'Institut de la Boétie, le 30 mars.
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La condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité, prononcée le 31 mars 2025, fracture la gauche. Si Jean-Luc Mélenchon conteste une justice qui «destitue» une élue, socialistes et écologistes défendent l’indépendance judiciaire, révélant des divergences profondes.

«Si la gauche pouvait défendre l’éthique en politique plutôt que de se solidariser avec l’extrême-droite condamnée, ce serait mieux». Dans un message postée sur le réseau social X, l’ancienne élue Insoumise Raquel Garrido s’en est prise à Jean-Luc Mélenchon et aux membres de son ancien parti qui ont dénoncé le traitement judiciaire réservé à Marine Le Pen.

Au-delà du simple règlement de compte entre anciens camarades, l’épisode a montré des fractures entre LFI et les autres partis membres du Nouveau Front Populaire (NFP).

LFI face à ses alliés 

La décision du tribunal correctionnel de Paris, qui a rendu Marine Le Pen inéligible pour cinq ans avec exécution immédiate dans l’affaire des assistants parlementaires, a semé la discorde à gauche. Loin d’un front uni face au RN, les réactions divergent, mettant en lumière des visions irréconciliables sur la justice et la démocratie. Jean-Luc Mélenchon, fondateur de LFI, a pris une position tranchée, affirmant que «la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple».

«Dans un État de droit, tout le monde doit pouvoir faire appel», a-t-il martelé, estimant que cette décision devrait revenir «au peuple». LFI, dans un communiqué, a réaffirmé ce principe, refusant qu’un tribunal élimine une adversaire politique.

Cette position contraste avec celle du reste de la gauche. Marine Tondelier, figure des Écologistes, a fustigé sur LCI ceux qui défendent Marine Le Pen car ils souhaiteraient récupérer ses électeurs et ceux qui craignent de se retrouver dans la même situation. Elle estime que le Premier ministre François Bayrou répond à ces deux critères.

De son côté, l’eurodéputée socialiste Chloé Ridel a dénoncé «une vague d’attaques sans précédent contre la justice de notre pays». Le Parti socialiste (PS) est allé plus loin en lançant une pétition pour défendre l’indépendance judiciaire, affirmant que «nul n’est au-dessus des lois», surtout pas ceux visant les plus hautes fonctions.

De leur côté, les communistes, par l’intermédiaire de leur secrétaire général Fabien Roussel, ont soutenu la décision judiciaire. Ce dernier a ainsi déclaré : «La justice est la justice. "Selon que vous serez puissant ou misérable" comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous».

Ces divisions répondent à des ressorts divers. LFI, comme le RN, est en haut dans les sondages de son côté de l’échiquier politique et a toujours défendu l’idée qu’une personne condamnée puisse se présenter tant qu’elle n’a pas épuisé toutes les voies de recours.

Par ailleurs, LFI, connait aussi des ennuis judiciaires : le parti fait lui-même l’objet d’une enquête pour des soupçons similaires de détournement de fonds publics au Parlement européen. Jean-Luc Mélenchon, condamné en 2019 pour rébellion lors d’une perquisition, a souvent dénoncé un guerre juridique et politique, faisant écho aux critiques actuelles du RN. Les autres formations de gauche, très loin dans les sondages pour 2027 défendent de leur côté le système judiciaire et son «indépendance» comme un pilier démocratique à préserver. La gauche, déjà fragile, se retrouve ainsi scindée, entre principes et calculs stratégiques, face à une condamnation qui rebat les cartes de 2027.

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