Prise illégale d'intérêt : la justice française se penche sur la filmographie de BHL
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Une enquête pour prise illégale d’intérêt a été ouverte à l’encontre du philosophe médiatique Bernard-Henri Lévy (BHL) à la suite du signalement à la justice du député LFI Aymeric Caron. Président du conseil de surveillance d'Arte depuis plus de trente ans, BHL a vu nombre de ses documentaires recevoir des contributions financières de la chaîne.
«Il semble qu’Aymeric Caron a franchi une nouvelle étape dans la campagne de harcèlement qu’il mène, depuis un certain temps, contre moi. Je n’ai aucune responsabilité dans le choix des programmes d’Arte».
Sur X, le 13 février, le philosophe Bernard-Henri Lévy, plus communément appelé BHL, s’est défendu d’avoir influencé la chaîne publique de télévision franco-allemande dans ses choix de financements de documentaires.
Il semble qu’Aymeric Caron a franchi une nouvelle étape dans la campagne de harcèlement qu’il mène, depuis un certain temps, contre moi.
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) February 13, 2025
Je n’ai aucune responsabilité dans le choix des programmes d’#ARTE.
Je ne siège dans aucune des commissions qui choisissent les films qu’ARTE…
Le même jour, une agence de presse française a appris de source proche du dossier, qu'une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts avait été ouverte à l'encontre de BHL. Une procédure ouverte à la suite d'un signalement, adressé début février à la procureur de Paris, par le député Aymeric Caron.
Dans ce document, consulté par l'agence de presse, le député LFI de Paris évoque une potentielle prise illégale d’intérêts liée au «soutien substantiel» que la chaîne aurait pu apporté à la production audiovisuelle de BHL.
Arte, sponsor des films de BHL
En octobre 2024, lors d'une prise de parole à l’Assemblée, le député avait déclaré qu’«Arte France a investi 750 000 euros dans plusieurs de ses films, qui ont ensuite été diffusés sur la chaîne», rappelant également que BHL occupe la fonction de président du conseil de surveillance de la chaîne depuis 1993.
Rapporteur pour avis pour le budget sur l’audiovisuel public, je demande la démission de @BHL de son poste de président du conseil de surveillance d’Arte France.
— Aymeric Caron (@CaronAymericoff) October 22, 2024
J’ai en effet relevé le traitement de faveur dont il bénéfice ainsi que le conflit d’intérêt intenable que sa… pic.twitter.com/iTqAo7Jh0r
Plusieurs films ont reçu des financements de la chaîne Arte, notamment «Le Serment de Tobrouk», sorti en salles en 2012, financé à hauteur de 200 000 euros par Arte selon des informations du magazine Capital. Ce documentaire, dans lequel BHL met en avant son rôle de déstabilisateur dans la révolution syrienne, n'a pas dépassé les 2 536 spectateurs en salle, selon les données du site spécialisé AlloCiné.
Arte avait également mis 250 000 euros sur la table pour le documentaire «Peshmerga», sorti en 2016, sur l’Irak ravagé par la guerre. 3 567 spectateurs s'étaient alors déplacés dans les salles obscures pour voir ce long métrage. En 2022, c’est l’Ukraine qui s'est retrouvée au cœur des projets de BHL avec le documentaire «Pourquoi l'Ukraine», qui a bénéficié d'un financement de 100 000 euros de la part d’Arte.