Fraude dans les transports parisiens : Valérie Pécresse déplore 700 millions d’euros de perte par an

La présidente de la région Île-de-France et responsable des transports franciliens, Valérie Pécresse, s’est inquiétée de la montée des incivilités et des actes de délinquance dans les transports en commun. Pour elle, les fraudeurs en sont les principaux responsables.

«Plus de 50 % des incivilités et des actes de délinquance sont commis par des fraudeurs», a-t-elle déclaré dans un entretien accordé au Figaro le 9 février. La présidente a déploré la situation sécuritaire dans les transports en Île-de-France et pointé du doigt le rôle des resquilleurs dans ce phénomène. Celle qui est également à la tête d’Île-de-France Mobilités, le syndicat des transports d’Île-de-France, a préconisé des pistes pour sécuriser le réseau et soutenu la proposition de loi Tabarot, qui sera présentée cette semaine par le ministre des Transports.

«Les armes blanches circulent de plus en plus dans les transports publics»

Valérie Pécresse a alerté sur la prolifération des armes blanches dans les transports : «À l’image de ce que l’on voit dans la société, les armes blanches circulent de plus en plus dans les transports publics.» Pour l’élue Les Républicains, il est essentiel d’améliorer le taux de recouvrement des amendes, notamment en évitant les fausses adresses communiquées par les fraudeurs. Elle entend «renforcer tous les maillons qui interviennent dans la chaîne de sécurité» et soutient à ce titre la loi Tabarot.

Cette proposition de loi, portée par le ministre des Transports, avait été initiée en 2023 lorsqu’il était sénateur LR. Philippe Tabarot la qualifie de «texte d’utilité publique», destiné à répondre aux attentes de ceux qui «souffrent de ce sentiment d’insécurité». 

Valérie Pécresse a salué le texte du ministre, qui permettra d’équiper les contrôleurs de «caméras piétons». L’ancienne candidate à la présidentielle souhaite toutefois aller plus loin : elle estime que ce matériel devrait également être utilisé par les agents de sécurité privée intervenant dans les bus, afin de leur permettre de «faire sortir du réseau ou de la gare la personne qui trouble l’ordre public». Enfin, la présidente de la région évoque le «potentiel incroyable de la vidéoprotection algorithmique». Elle propose de pérenniser les logiciels d’intelligence artificielle utilisés pendant les Jeux Olympiques et de les déployer pour les «transports du quotidien».

Responsable des transports parisiens, Valérie Pécresse fait face à une explosion du nombre d’agressions. En 2024, les agressions contre les chauffeurs de bus ont augmenté de 9 % par rapport à 2023, et de 14 % pour les contrôleurs, avec un total compris entre 4 et 5 agressions par jour. L’année précédente, la RATP déplorait déjà une hausse significative du nombre de plaintes pour agressions sexuelles.