Interpellations, blindés : la Coordination rurale bloquée dans sa mobilisation
Le deuxième syndicat agricole de France, la Coordination rurale, a vu ses adhérents être bloqués le 5 janvier alors qu’ils tentaient de rallier la capitale pour manifester contre le traité avec le Mercosur et pour de meilleurs conditions de vie dans le secteur.
«La Coordination Rurale ne supportera pas que les agriculteurs français soient pris pour des chèvres» a déclaré ce 6 janvier sur X le porte-parole de la Coordination rurale (CR) Patrick Legras. Un message qui survient au lendemain d'une journée de mobilisation, au cours de laquelle des agriculteurs en colère ont tenté de rallier Paris.
La Coordination Rurale ne supportera pas que les agriculteurs 🇫🇷 soient pris
— Legras patrick (@patrick_legras) January 6, 2025
pour des chèvres 😡 https://t.co/QrOoCOWBik
La CR avait appelé, en toute fin d'année, à cette mobilisation dans la capitale afin de faire entendre sa voix si un rendez-vous n'était pas obtenu avec François Bayrou et sa ministre. «L'idée sera de bloquer les accès» à Paris à compter du 5 janvier, avait confié Patrick Legras, le 30 décembre, à RMC.
Après les Gilets Jaunes, les Bonnets jaunes ?
Ce périple vers la capitale s'est toutefois avéré parsemé d'obstacles, tels que des véhicules blindés de la gendarmerie, qui ont bloqué les cortèges à plusieurs endroits sur le territoire français et cela jusque tôt dans la matinée de ce 6 janvier.
Sur les réseaux sociaux du syndicat, la CR a dénoncé le recours à ces blindés «pour bloquer et encercler des familles et des agriculteurs venus à Paris pour défendre la ferme France».
Les blindés dans les territoires perdus de la République ?
— Coordination Rurale (@coordinationrur) January 6, 2025
Non juste pour bloquer et encercler des familles et des agriculteurs venus à Paris pour défendre la ferme France.
Chacun peut comprendre quel syndicat defend les agriculteurs et quel syndicat va à la galette des rois du… pic.twitter.com/LOePfQH6jl
Le secrétaire général de la CR Christian Convers a par ailleurs été brièvement arrêté dans la soirée du 5 janvier, alors qu’il se rendait à une manifestation dans Paris, Place du Brésil, pour contester contre l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne (UE) et le Mercosur.
«Le simple port du bonnet jaune est frappé d'interpellation, de contrôle, de verbalisation dans Paris» a affirmé le syndicat, postant une vidéo montrant un agriculteur coiffé de ce bonnet jaune ciglé «CR» en train d’être verbalisé par un équipage de la police nationale à proximité de la Tour Eiffel.
Le simple port du bonnet jaune est frappé d interpellation, de contrôle, de verbalisation dans Paris. Les OQTB obligation de quitter textiles et bonnets jaunes sont bien appliquées par un ministre @BrunoRetailleau qui a oublié sa #Vendée et ses milliers d agriculteurs
— Coordination Rurale (@coordinationrur) January 6, 2025
La… pic.twitter.com/9K0u4W3hXo
Ce 6 janvier des tracteurs étaient mobilisés partout en France «en route vers Paris». «Vous inquiétez pas il y en a des centaines qui vont arriver» a lancé Patrick Legras au micro de BFM TV. «On pue à ce point-là, de ne pas nous recevoir alors que cet après-midi c’est la grande java à l’Élysée ?» a-t-il poursuivi, faisant référence à la traditionnelle galette des rois qui doit être partagée au Palais présidentiel dans l’après-midi, à l’occasion de l’Épiphanie.
Le 7 janvier marque le lancement de la campagne des élections aux Chambres d’agriculture, pour des votes attendus entre les 15 et 31 janvier. Celle-ci va déterminer les nouveaux rapports de force entre les syndicats du monde agricole.