Inégalité salariale en France : le 8 novembre, les femmes commenceront à «travailler gratuitement»
Dans un rapport publié le 7 novembre, le média féministe Les Glorieuses dénonce les inégalités salariales entre les sexes. Selon les chiffres d’Eurostat, les femme travailleront «gratuitement» à partir du 8 novembre à 16h48 et 15 secondes.
13,9 % d’écart entre les salaires des femmes et des hommes «à équivalent temps plein». Dans un rapport publié ce 7 novembre, le média féministe Les Glorieuses réitère son action de communication «#8Novembre16h48» qui affirme qu’en théorie les femmes ne gagneront plus d’argent à partir de cette date si l’on tient compte de l’écart de salaire moyen entre les deux sexes.
J-7 avant la date à laquelle les femmes devraient théoriquement s’arrêter de travailler à cause des inégalités salariales.
— Les Glorieuses, la newsletter féministe (@Les_Glorieuses) November 1, 2024
Aujourd’hui, faisons un focus… chiffre. #8novembre16h48pic.twitter.com/wcqcHdr6pF
Dans cette étude, l'association préconise également des mesures de résorption des inégalités salariales entre les hommes et les femmes.
Statistiques d’une inégalité
Outre l’écart salarial entre les deux sexes «à équivalent temps plein», Les Glorieuses rappellent d’autres données, notamment l’écart de salaire entre les hommes et les femmes à travail égal et compétences égales situé à 4 %. Une donnée qu’avait précisé l’Insee (l'Institut national de la statistique et des études économiques) en septembre, évoquant un écart de 4,7 % «pour les salariés de moins de 25 ans» et de 26,1 % «pour ceux âgés de 60 ans ou plus».
Bonjour, les inégalités de salaire net en équivalent temps plein entre femmes et hommes augmentent avec l’âge. L'écart est de 4,7 % pour les salariés de moins de 25 ans et atteint 26,1 % pour ceux âgés de 60 ans ou plus.
— Insee (@InseeFr) September 13, 2024
Par ailleurs, les statistiques de l’Insee montrent un écart de salaire entre les hommes et les femmes, tout temps de travail confondu, de 23 %. Le média, publié uniquement sous forme de «newsletter» rapporte enfin que «les femmes travaillent environ 3 fois plus souvent à temps partiel que les hommes (par choix ou non), et sont moins souvent en emploi au cours de l’année».
Des mesures pour «endiguer» ces inégalités
L’association propose sept mesures pour lutter contre ces inégalités en s’inspirant essentiellement de législations étrangères. Sont empruntés à la Suède le congé parental équitable, à l'Islande l’égalité salariale comme norme ISO, et l’augmentation des salaires dans les secteurs à prédominance féminine à la Nouvelle-Zélande.
Les Glorieuses suggèrent par ailleurs de choisir une «région test», comme cela a pu être fait en Californie, et de mettre en place un travail plus flexible pour les femmes, comme en Espagne. Le média avait déjà proposé un rapport le 5 novembre portant sur les réussites en matière d’égalité salariale dans plusieurs pays.
Comment la Suède, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, l’Espagne ou encore l’Islande sont-ils parvenus à réduire drastiquement les inégalités de salaire entre les femmes et les hommes ? Pour télécharger le rapport, rdv ici https://t.co/cbBDufQkBE#8Novembre16h48pic.twitter.com/FEtTQc0oYq
— Les Glorieuses, la newsletter féministe (@Les_Glorieuses) November 7, 2024
Le 1er janvier 2026, une directive européenne imposera à toute entreprise de l’Union européenne d’au moins 100 employés de rendre compte des écarts de rémunération entre les sexes. Un document que tout salarié ou tout candidat à un poste pourra réclamer. En cas d’écart non justifié de plus de 5 % entre deux collègues, les entreprises s’exposeront à des sanctions.