Deux morts en Nouvelle-Calédonie après une opération spéciale de la gendarmerie

Deux morts en Nouvelle-Calédonie après une opération spéciale de la gendarmerie
Mobilisation des forces de l'ordre aux abords de Saint-Louis où deux indépendantistes ont trouvé la mort ce 19 septembre.
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Deux indépendantistes âgés de 29 et 30 ans ont trouvé la mort ce 19 septembre au cours d’un affrontement avec les forces de l’ordre à Saint-Louis, au sud de Nouméa. Ces décès portent à 13 le nombre de victimes depuis le début des violences, mi-mai, dans l'archipel.

«Deux morts en Nouvelle-Calédonie, couvre-feu en Martinique. Le pays s’embrase dans les Outre-mer pendant qu’il sombre dans le chaos institutionnel en métropole. Nos institutions ne seront respectées que si elles respectent les Français !»

Sur X (ex-Twitter), le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’est inquiété ce 19 septembre de la situation en Outre-mer. Quelques heures plus tôt, deux hommes avaient été tués lors d’une opération de gendarmerie à Saint-Louis, au sud de Nouméa. Deux nouvelles victimes qui portent à 13 le nombre de morts depuis l'éclatement des violences dans cet archipel du Pacifique Sud, à la mi-mai, sur fond de dégel du corps électoral.

Les deux victimes étaient recherchées pour leur implication présumée dans des tirs récurrents sur les forces de l’ordre – «313 tirs contre les gendarmes» recensés depuis le 13 mai, a souligné ce 19 septembre au micro de Radio Rythme Bleu le Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc.

En amont de l’opération, les forces de gendarmerie avaient prévenu de leur passage les familles et responsables coutumiers de Saint-Louis, a relaté la correspondante sur place d'un quotidien français. Faute de reddition, la gendarmerie avait prévenu que le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) interviendrait, toujours selon la même source.

«Méthodes barbares», «assassinat» : les indépendantistes ne décolèrent pas

Selon le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), cité dans le quotidien français L’Humanité, les gendarmes du GIGN n'auraient pas hésité à procéder «à une exécution sommaire d’un des jeunes en question» . Et d’accuser les forces de l'ordre de «méthodes barbares et humiliantes».

Le parti indépendantiste kanak réclame l’ouverture d’une «enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats». Enfin, le FLNKS dénonce «l’usage disproportionné de la force par les autorités de l’État français qui relève de pratiques coloniales».

En métropole, les revendications indépendantistes trouvent un appui du côté de La France insoumise. Le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud et son homologue du Parlement européen Anthony Smith ont ainsi rendu visite à Christian Tein, figure indépendantiste emprisonnée en France. «Macron a mis le feu à la Kanaky et emprisonne les voix qui résistent à l’oppression coloniale», accuse Anthony Smith.

«La notion de "tir de riposte" est systématiquement invoquée sans que des éléments objectifs et impartiaux permettent d’en juger», a dénoncé sur X (ex-Twitter) Mathias Chauchat, professeur agrégé de droit public à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, qui remet en cause les tirs des gendarmes. Selon lui, «la vérité est nécessaire, sauf à perdre les derniers liens de confiance entre l’État français et les insurgés kanaks, prélude à un nouveau mouvement».

«Des gens qui ont fait usage de leurs armes contre les gendarmes», se défendent les services de l'État 

Interrogé sur l’actualité néo-calédonienne, le député Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu a affirmé que «le rétablissement de l'ordre public» était «la priorité» et déclaré avoir le sentiment «d’un gouvernement qui laisse les choses se déliter».

La députée Horizons Naïma Moutchou a de son côté évoqué son «inquiétude» au cours d’un entretien avec le Haut Commissaire, évoquant «un dossier urgent et prioritaire pour Michel Barnier et son futur gouvernement».

Sur Radio Rythme Bleu, Louis Le Franc a tenu a écarter la rumeur selon laquelle un enfant aurait été blessé lors de l’affrontement. Il évoque par ailleurs l’armement des hommes abattus – «deux carabines de grande chasse de gros calibre» et «un fusil semi-automatique»–, précisant que «deux des trois armes [étaient] équipées de lunettes de tir».

Le représentant de l'État français ajoute qu'il s'agit de «gens qui ont fait usage de leurs armes contre les gendarmes» et évoque une attitude «offensive» à leur encontre.

Ce 19 septembre, à la nuit tombée en Nouvelle-Calédonie, des détonations et des affrontements ont été signalés et rapportés sur les réseaux sociaux, notamment à Tours de Magenta à Nouméa. La ministre des Outre-mer Marie Guévenoux ne s’est pas exprimée sur la Nouvelle-Calédonie sur ses réseaux sociaux depuis le 2 août.

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