Liban : tensions à la frontière libano-israélienne après deux séries d’explosions meurtrières

Liban : tensions à la frontière libano-israélienne après deux séries d’explosions meurtrières© Baz Ratner Source: AP
De la fumée s'élève dans le nord d'Israël après une frappe de roquette depuis le Liban, ce 19 septembre 2024 (photo d'illustration).
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Au lendemain d’une nouvelle série d’explosions, qui a tué au moins 20 membres du Hezbollah, le parti chiite a revendiqué ce 19 septembre une attaque aux missiles dans le nord de l’État hébreu, faisant plusieurs blessés. La veille, le ministre israélien de la Défense avait déclaré que le «centre de gravité» de la guerre se déplaçait «vers le nord».

Peu avant 6h (GMT) ce 19 septembre, le Hezbollah a revendiqué sur sa chaîne Telegram une frappe contre «un point de positionnement» de l’armée israélienne, assurant avoir «causé un certain nombre de morts et de blessés». Dans la foulée, citant les «médias israéliens», le mouvement chiite a assuré avoir tué «au moins un soldat israélien», évoquant alors l’emploi de «missiles guidés».

Du côté de la presse israélienne, le quotidien Haaretz avait rapporté environ une heure avant cette revendication que huit Israéliens avaient été blessés dans une attaque aux missiles antichars, entraînant une riposte d’artillerie de Tsahal. Selon ce média israélien, critique du gouvernement de Netanyahou, six blessés légers ont été évacués vers Safed et deux autres vers Haïfa, «où leur état est décrit comme modéré à grave».

Vers 15h (GMT), l'armée israélienne a annoncé sur les réseaux sociaux la mort de deux soldats «tombés au combat» dans le nord d'Israël : le commandant de réserve Nael Fwarsy, 43 ans, et le sergent Tomer Keren, 21 ans. «Lors de l'incident au cours duquel le sergent Tomer Keren est tombé, un soldat du 51e bataillon de la brigade «Golani» a été grièvement blessé. Le soldat a été évacué vers l'hôpital pour recevoir des soins médicaux», a précisé le communiqué.

L'attaque du Hezbollah survient au lendemain d’une nouvelle série d’explosions d’appareils de communication à travers le Liban. Cette «vague d'explosions ennemies ayant visé les talkies-walkies» a «tué 20 personnes et en a blessées plus de 450», a déclaré ce 19 septembre le ministère libanais de la Santé. Le Hezbollah a également annoncé dans la matinée la mort de 20 de ses membres au cours de ces explosions.

Un bilan qui s’ajoute aux 14 morts et aux près de 2 800 blessés provoqués par l’explosion simultanée, le 17 septembre, de milliers de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah. Le parti chiite, ainsi que plusieurs chancelleries au Moyen-Orient, a imputé la responsabilité de cette «agression criminelle» à Israël, promettant qu’il recevrait son «juste châtiment».

Retour des habitants dans le nord d’Israël : l’un des «buts de la guerre», assure Netanyahou

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui n'aurait pas été blessé dans ces explosions, selon une source proche du mouvement citée par une agence de presse française, devait prendre la parole ce 19 septembre à 14h (GMT). Une riposte du mouvement chiite est considérée par les différents observateurs du conflit comme inévitable.

Les diplomaties russe et européenne, qui ont condamné cette «attaque», redoutent une escalade dans la région. La diplomatie allemande et la Maison Blanche ont quant à elles respectivement appelé «toutes les parties» à la retenue et ont mis en garde contre une «escalade». Le secrétaire général de l’ONU, qui a appelé à ce que les «objets civils» ne soient pas «transformés en armes», craint pour sa part que ce ciblage de moyens de communication ne soit les prémices d’une offensive terrestre israélienne.

Au même moment, du côté de l’exécutif israélien et de Tsahal, les regards étaient tournés vers le nord du pays. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré le 18 septembre que «le retour en toute sécurité des habitants du nord» du pays «dans leurs maisons», qu'ils ont fui en raison des tirs transfrontaliers quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, était désormais l’un des «buts de la guerre» de son gouvernement.

«Nous sommes très déterminés à créer les conditions de sécurité qui permettront aux habitants» du nord «de retourner chez eux», a de son côté déclaré le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, dans un communiqué publié par l’armée. Un peu plus tôt, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, sans évoquer les explosions au Liban, avait déclaré que le «centre de gravité» de la guerre se déplaçait «vers le nord».

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