Hausse du Smic, envoi d’armes à l'Ukraine : le Nouveau Front populaire présente son programme pour les législatives
Les chefs de file des partis de gauche réunis dans le Nouveau Front populaire sont tombés d’accord sur un programme commun en vue des législatives. Présenté ce 14 juin, il sera le socle de la candidature de cette coalition qui entend arriver au pouvoir à l'issue des élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet prochains.
C’est devant la Maison de la Chimie, à quelques pas de l’Assemblée nationale, que les partis de gauche ont présenté leur programme commun ce 14 juin, en milieu de journée. Soutenues par l’ancien président socialiste François Hollande, les différentes formations se présenteront sous la bannière du «Nouveau Front populaire» (NFP).
Une photo pour l'histoire.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 14, 2024
Quelle émotion d'assister au lancement officiel du #NouveauFrontPopulaire.
Emmanuel Macron a voulu nous diviser. Il nous a rassemblés.
Pour aller gagner !
En campagne ! pic.twitter.com/DuQ0G6mCzl
Le programme présenté par cette alliance de la gauche reprend un ensemble d’éléments défendus par les partis qui la composent, ainsi que des centrales syndicales. Trois abrogations de réforme sont avancées : celles des retraites, ayant fait passer l'âge de départ à 64 ans, celle qui au 1er décembre prochain doit durcir les conditions d'accès à l'indemnisation du chômage et de nouveau réduire sa durée, ainsi que celle sur l’immigration portée par Gérald Darmanin et adoptée fin 2023.
Un soutien inconditionnel à l’Ukraine
Par ailleurs, cette coalition de gauche propose une revalorisation à 1 600 euros net du salaire minimum (contre près de 1 400 euros actuellement) et des minimas sociaux ainsi que la création d’une allocation d’autonomie pour les jeunes, une taxation des superprofits et des plus riches ainsi que l’égalité salariale hommes-femmes. Des dispositions très générales sont évoquées en matière d’écologie et de lutte contre les discriminations.
Sur la question des relations internationales, l’union des gauches s’engage à «défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien», notamment à travers «la livraison d'armes nécessaires, et l'annulation de sa dette extérieure».
4 jours de négociations. Des nuits aussi.
— Aurore Lalucq 🇪🇺 (@AuroreLalucq) June 14, 2024
En responsabilité, place publique soutient le front populaire.
Honneur d’avoir porté nos lignes lors de ces négociations. @placepublique_pic.twitter.com/GqFi7ZNaxe
Raphaël Glucksmann, en retrait depuis le début des négociations à gauche, ne s’est pas montré très enthousiaste ce 14 juin au micro de RTL : «Je ne vais pas arriver vers vous en chantant victoire.» Cependant, «la seule manière de faire, c’est qu’il y ait une union de la gauche», a-t-il ajouté. Si la tête de liste des socialistes est restée discrète sur le programme publié par le NFP, l’eurodéputée de son mouvement Place publique Aurore Lelucq en a fait la promotion sur les réseaux sociaux.
Quelques critiques mais des soutiens de poids
L’ancien président François Hollande, qui s’était montré très hostile à la Nupes (le précédent accord d'union à gauche), s’est montré enthousiaste pour ce NFP. «Ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire», s'est réjouit le prédécesseur d’Emmanuel Macron, le 13 juin au 20h de TF1. Et d’estimer que face à «l’extrême droite, on va au-delà des divergences». «L’accord doit affirmer une orientation européenne et une présence de la France dans l’OTAN», a-t-il encore déclaré.
Son ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui demeure populaire dans les sphères militantes de gauche, s’est également montrée satisfaite de cette entente et encourage à «poursuivre l’unité». Ces ralliements d’anciennes personnalités politiques, sans mandat, s’ajoutent à ceux d’élus en activité qui étaient pourtant hostiles à la Nupes, à l’image de la présidente de la région Occitanie Carole Delga qui avait même présenté en 2022 des candidats dissidents contre la Nupes. Aujourd’hui, elle soutient l'initiative du Nouveau Front populaire.
Le Nouveau Front populaire est.
— Christiane Taubira (@ChTaubira) June 14, 2024
Nous n’avons pas eu peur…mais nous avons eu chaud. Le temps presse…pour raviver dans tout le pays la confiance, le désir, la combativité.
Poursuivre l’unité, largement ensemble déjà samedi 15 et dimanche 16.
Cht#NouveauFrontPopulaire
Seuls quelques anciens cadres socialistes se sont montrés sceptiques sur cette alliance, comme l’ancien député Julien Dray, qui a affirmé sur RTL : «À mon époque, nous les gauchistes, on ne cohabitait pas avec des forces antisémites.» L’ancien Premier ministre Manuel Valls a lui dénoncé l’accord. Selon lui, les gauches se sont réconciliées «pour des postes de députés». «Je ne voterai jamais ni pour le RN ni pour LFI», a-t-il assuré.