Opposition à la réforme des retraites : quelques tensions en marge du cortège, le mouvement ralentit

- Avec AFP

Opposition à la réforme des retraites : quelques tensions en marge du cortège, le mouvement ralentit Source: AFP
Manifestation à Nantes, le 6 juin 2023.
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Après cinq mois de manifestations contre la réforme des retraites, les syndicats entrevoient la fin du bras de fer, avec une participation au plus bas pour leur 14e journée de mobilisation.

Le sursaut n'a pas eu lieu. Partout, les chiffres – des autorités comme des syndicats – sont les plus faibles depuis le début du mouvement social : 8 000 à 50 000 manifestants à Toulouse, entre 5 500 et 10 000 à Rennes, ou encore 5 000 à 10 000 à Grenoble.

A Paris, la Préfecture a avancé le chiffre de 31 000 participants, tandis que la CGT en a revendiqué 300 000. Un plancher déjà atteint à deux reprises durant l'hiver. Une jauge minimale pour les syndicats, qui voulaient remettre la pression deux jours avant l'examen d'une proposition de loi visant à abroger la réforme promulguée mi-avril. Le syndicat a revendiqué 900 000 manifestants dans totue la France.

«Le match est en train de se terminer, qu'on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera [le 8 juin] à l'Assemblée», a déclaré Laurent Berger. Le numéro un de la CFDT a appelé les syndicats à «peser dans le rapport de force à venir» sur d'autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail. 

«Nous voulons de vraies négociations», a prévenu à ses côtés la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que «les retraites resteront toujours un combat», elle a mis en avant l'objectif de «gagner des avancées concrètes». «L'intersyndicale va rester unie», a-t-elle ajouté, jugeant «probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays».

Une colère que «ce mouvement a permis d'exprimer», confirmait à Lille Michel Moulbach, ouvrier en bâtiment de 60 ans. Mais «il faut être réaliste», ajoutait ce militant cégétiste, à l'approche des vacances «ça va être difficile de ne pas faire une pause».

En dehors de quelques actions coup de poing – intrusion au siège du comité d'organisation des JO 2024, coupure d'électricité en banlieue parisienne –, les perturbations sont restées très limitées, notamment dans l'éducation avec à peine plus de 5% de profs grévistes, selon le ministère.

Dans les transports, la SNCF a fait circuler neuf trains sur dix en moyenne, tandis qu'un tiers des vols ont été annulés à l'aéroport d'Orly. Les cortèges étaient par ailleurs moins émaillés de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, en dépit de tensions habituelles à Lyon, Toulouse, Nantes et Rennes. Beauvau avait déployé 11 000 policiers et gendarmes pour encadrer les foules, dont 4 000 dans la capitale.

Le défilé parisien est cependant passé sans accrochage devant l'Assemblée nationale, les manifestants redoublant de huées et collant à même le sol, en lettres majuscules «ci-gît la démocratie», signe de leur désillusion après les passages en force de l'exécutif au Parlement, malgré la tentative d'abrogation des oppositions.

Des heurts ont toutefois éclaté en marge du cortège, avec l'intervention d'éléments radicaux.

«Enorme anomalie»

Le camp présidentiel entend continuer à avancer, comme en témoigne la publication le 4 juin au JO des deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Le 8 juin, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet devrait dégainer l'article 40 de la Constitution – qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier – pour faire obstacle au texte Liot.

A l'unisson de la gauche et des députés Liot, Sophie Binet a déclaré qu'il était «indispensable de laisser le Parlement voter» au risque d'une «énorme anomalie démocratique». Mais pour Laurent Berger, «ce n'est pas bien parti».

Pour la droite «le match est joué», a estimé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Sud Radio.

«La lutte continuera» contre la réforme, a promis ce 6 juin Jean-Luc Mélenchon (LFI), même s'il a admis ne pas savoir «sous quelle forme».

Le débat doit se tenir «dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution», a de son côté affirmé le 5 juin Emmanuel Macron, en marge d'un déplacement au Mont-Saint-Michel. «Dans ces moments-là, il ne faut pas faire de commentaire politique», a-t-il plaidé ce 6 juin, lors du 79e anniversaire du Débarquement allié. Avant d'ajouter : «Les annonces viendront en temps voulu.»

Le gouvernement prévoit la tenue mi-juin d'une réunion multilatérale, soit à Matignon, soit à l'Elysée, avec syndicats et patronat.

Une perspective qui n'enchante pas les leaders syndicaux, qui devraient se réunir en visio le 13 juin. Frédéric Souillot (FO) a déjà fait savoir qu'il «n'irait pas», tandis que François Hommeril (CFE-CGC) n'a «pas envie d'aller à une opération de communication».

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