Les Insoumis appellent les sénateurs de la Nupes à «empêcher» l'adoption de la retraite à 64 ans
- Avec AFP
Dans une déclaration publique, le Conseil politique de La France insoumise (LFI) appelle les sénateurs de la Nupes à empêcher l'adoption de la retraite à 64 ans au Sénat, où le texte du projet de loi sur cette réforme sera débattu le 2 mars.
Le Conseil politique de La France insoumise (LFI) appelle «solennellement» les «sénateurs de la Nupes» à «tout faire pour empêcher l'adoption de la retraite à 64 ans au Sénat», dans une déclaration rendue publique ce 21 février.
Après deux semaines d'enlisement à l'Assemblée, marquées par un barrage d'amendements déposés par le groupe LFI, le projet de réforme arrivera au Sénat en commission le 28 février, puis sera débattu dans l'hémicycle le 2 mars. Le Sénat ne compte pas d'élus LFI, mais trois groupes de gauche (PS, CRCE à majorité communiste, et écologistes), dont les membres n'ont pas été élus sous l'étiquette de la Nupes, coalition formée pour les dernières législatives.
Des motions de rejet qui ont peu de chances d'aboutir
Le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner a promis que le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans serait débattu et soumis au vote au Sénat en mars. Les sénateurs de gauche pourraient officialiser leur stratégie lors d'une conférence de presse en début d'examen du texte.
«Je n'ai pas attendu que LFI m'explique qu'il fallait rejeter la réforme. Il faut que chacun reste un petit peu à sa place», prévient le chef du groupe écologiste Guillaume Gontard.
Les sénateurs de gauche ont prévu de déposer en séance publique plusieurs motions pour rejeter le texte, le renvoyer en commission, ou solliciter un référendum mais elles ont peu de chances d'aboutir dans un hémicycle dominé par la droite.
Lors d'une réunion ce 21 février en visioconférence, ils ont convenu de ne pas empêcher les débats d'aller jusqu'à l'article 7 sur le report de l'âge légal, comme l'ont confirmé des participants à l'AFP. «On ira à l'article 7, je ne vois pas comment on n'irait pas», a affirmé Guillaume Gontard. «Au Sénat, c’est un peu plus posé, un peu plus sur le fond», a-t-il encore commenté.
Une position confirmée par une source au groupe socialiste. «On veut discuter de tout», insiste-t-elle, critiquant le recours de l'exécutif à l'article 47-1 de la Constitution, qui restreint la durée des débats. «C'est quand même incroyable que pour une réforme à laquelle il tient autant, le gouvernement mette tout ce qu'il peut en œuvre pour qu'on en discute le moins possible», peste-t-elle.
La mobilisation du 7 mars en ligne de mire
Selon une source au sein de leur groupe, quelques socialistes ont évoqué l'idée d'aller jusqu'au vote final sur le texte, pour clarifier les positions de tous les sénateurs, mais la majorité ne le souhaite pas, voyant d'un mauvais œil une probable adoption par la chambre haute.
En séance, les écologistes présenteront «environ 500 amendements», selon Guillaume Gontard, notamment sur la «taxation des dividendes et des superprofits». Les socialistes peaufinent encore leurs amendements en vue de l'examen. Mais les élus de gauche des deux chambres regardent aussi vers la rue, et l'appel à des grèves massives le 7 mars.
LFI développe les actions qu'elle va mettre en place dans les prochaines semaines, dont une caisse pour financer les grèves, des prises de parole sur les places publiques pour «mobiliser le plus grand nombre», ou des appels à fermer les mairies «en solidarité». «Le 7 mars sera un moment important», confirme Guillaume Gontard.