«J’ai un ami qui a plein d’armes» : l'impétueux leader philippin Duterte se confie à RT (EXCLUSIF)

«J’ai un ami qui a plein d’armes» : l'impétueux leader philippin Duterte se confie à RT (EXCLUSIF)© RT
Le président philippin Rodrigo Duterte
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Alors que ses sorties ne cessent de faire la Une de la presse internationale, le président Rodrigo Duterte a accordé une interview exclusive à RT, où il a évoqué ses relations avec les Etats-Unis et ses alliances avec de «nouveaux amis».

Figure controversée qui a récemment surgi sur la scène politique mondiale, Rodrigo Duterte ne mâche pas ses mots, n’a pas peur de prendre position de manière indépendante et de défier les Etats-Unis, une de ses cibles préférées de ses attaques par médias interposés. «Je n’aime pas qu’on me donne des ordres», martèle le président philippin, interrogé par la correspondante de RT Marina Kossareva.

Ce ressentiment qui se manifeste si souvent dans les déclarations du chef d’Etat a de profondes racines historiques, comme il l’explique lui-même : «Ils ont occupé mon pays pendant 50 ans. En fin de compte, nous avons obtenu l’indépendance, après une révolution sanglante et plusieurs massacres [de Philippins par des Américains]…» raconte Rodrigo Duterte, ajoutant : «… Je connais mon histoire. Et j’ai toujours cette douleur en moi.»

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«Je n’aime pas qu’on me donne des ordres»

Il ne s’agit pas de couper des liens historiquement étroits, entretenus par tous ses prédécesseurs, avec Washington. «La question de livraison d’armements a été sur la table jusqu’à ces derniers jours,» explique le président. Les Etats-Unis ont en effet décidé au début du mois de novembre de suspendre la livraison de 26 000 fusils d’assaut aux Philippines. Mais Rodrigo Duterte n'a pas semblé impressionné par cette décision qu'il a commentée en déclarant non sans sourire : «Eh bien, j'ai des amis. J'ai un ami qui en a plein [d’armes]...».

La Russie et la Chine, alliés stratégiques mais pas militaires

De nouveaux amis ? Le monde s’interroge depuis quelques semaines sur la nature des relations du président philippins avec la Russie et la Chine. Rodrigo Duterte a effectivement eu une rencontre avec Vladimir Poutine pendant le sommet de l’APEC au Pérou, et une entrevue avec son homologue chinois Xi Jinping pendant une visite officielle en Chine… Interrogé par RT, Duterte confirme qu’il tend «pour l’instant» plus vers une alliance avec Moscou et Pékin qu’avec Washington. De prochaines négociations sur un accord dans le domaine de la Défense ont récemment été annoncées par la Russie et les Philippines.

Cependant, Duterte tiens à clarifier sa position : «Je ne suis pas prêt à des alliances militaires, parce qu’on a déjà un accord signé depuis les années 1950 [Traité de la défense mutuelle entre les Philippines et les Etats-Unis]. Mais je suis prêt à coopérer avec mes nouveaux amis – la Chine et la Russie – pour faire de ce monde un endroit plus paisible.» Une position prudente, étant donné que les sondages indiquent que la majorité de ses citoyens soutiennent une alliance avec des Etats-Unis. «Après 50 ans de colonisation […] C’est ancré chez les Philippins. Mais, je leur explique petit à petit, et j’ai pris cette décision parce que je crois que les Philippins en connaissent la raison au fond de leur cœur», explique le président.

Vladimir Poutine ? «Il ne sourit pas !»

Sur un thème moins sérieux, Duterte a eu l’occasion de donner les impressions qu'il a pu avoir des personnalités des leaders chinois et russe pendant leurs tête-à-têtes. «On a eu une très bonne conversation [avec Xi Jinping]», confie-t-il. «Vous savez, le président Xi Jinping, c'est vraiment un gars super», ajoute Duterte, emballé.

En ce qui concerne Vladimir Poutine, qu’il qualifie pourtant d’«ami» le président philippin confie avec un sourire : «Vous savez, j’ai noté que – bon, ça pourrait l’offenser mais dites-lui de ne pas le prendre mal – j’ai noté que le président Poutine, il sourit très rarement. En fait, il ne sourit pas», s’amuse Duterte.

«Si vous voulez me poursuivre en justice, présentez des preuves»

Habitué des polémiques sur ses prises de positions en matière de politique internationale, Duterte est régulièrement sous le feu des critiques pour son intransigeance et sa campagne de lutte contre le trafic de drogue d'une extrême brutalité. Campagne décrite par les médias internationaux comme «sanglante».

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Néanmoins, pas question pour le président de s'excuser : «N’intervenez pas dans les affaires de mon pays, dans nos affaires intérieures. Nous avons un problème sérieux avec quatre millions de toxicomanes», explique-t-il. «Le temps de mon mandat, jusqu’au dernier jour, je veux que chaque dealer se casse et que les grands patrons [des réseaux du trafic de la drogue] soient tués», martèle le dirigeant. C’est d’ailleurs une condamnation de cette campagne anti-drogue émise par le président Obama qui a valu à ce dernier d'être qualifié de «fils de p***» par son homologue philippin.

«Si vous voulez me poursuivre [en justice], ok, mais présentez des preuves. Je ne permettrai pas au rapporteur des Nations unies de se mettre en face de moi et me poser des questions comme si j’étais un criminel», conclut Rodrigo Duterte.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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