Un bonus d'au moins 47 millions de dollars pour le patron de General Electric

- Avec AFP

Un bonus d'au moins 47 millions de dollars pour le patron de General Electric© Vincent KESSLER Source: Reuters
Un employé de General Electric lors d'une manifestation sur le site de Belfort, le 19 octobre 2019 (image d'illustration)
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Le PDG de General Electric est assuré d'empocher un bonus de 47 millions de dollars, et ce malgré la santé précaire du groupe américain qui s'est traduite par la suppression de 13 000 postes, notamment sur son site français de Belfort.

Deux ans après avoir pris les rênes de General Electric (GE), à la dérive à la suite de mauvais paris dans l'énergie, Larry Culp voit son risque fortement récompensé : le patron de GE est assuré de toucher un bonus de près de 47 millions de dollars alors que le groupe industriel licencie des milliers d'employés – notamment en France – pour répondre à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 en cette fin décembre 2020.

Le bonus de Larry Culp, aux commandes de GE depuis le 1er octobre 2018, pourrait même atteindre le montant faramineux de 230 millions de dollars s'il parvenait à atteindre des objectifs financiers pourtant particulièrement bas, selon des documents adressés au gendarme américain de la Bourse, la SEC, et consultés par l'AFP.

Cet été, face aux difficultés rencontrées par la division aviation – qui fabrique les moteurs d'avions LEAP en partenariat avec le groupe français Safran – GE a déployé une véritable offensive de charme pour éviter le départ de Larry Culp. Le 18 août, GE a amendé le plan de rémunération de son PDG en adoptant de nouveaux termes très favorables au dirigeant par rapport au contrat de travail initial signé en octobre 2018.

La société a prolongé son contrat jusqu'en 2024 avec une option d'un an supplémentaire et a ensuite abaissé les objectifs financiers qu'elle lui avait fixés, lui donnant ainsi davantage de temps pour redresser l'entreprise.

Un bonus «scandaleux» pour les salariés de GE

Le bonus de Larry Culp – qui avait déjà touché près de 25 millions de dollars au titre de sa rémunération 2019 – a été rapporté par Bloomberg, le Financial Times entre autres médias. 

Dans le détail, si Larry Culp, 57 ans, pouvait permettre à l'action GE d'atteindre le seuil des 10 dollars et au-delà à Wall Street – au lieu de 19 dollars auparavant – et d'y rester pendant 30 jours, il empocherait 47 millions de dollars en stock-options, qu'il pourrait toucher en 2024. Or, l'action GE dépasse les 10 dollars depuis le 23 novembre. 

En août, l'action s'échangeait aux alentours de 6,67 dollars, mais s'est envolée depuis dans le sillage des marchés, enthousiasmés par les nouvelles sur le front du vaccin contre le Covid-19.

Larry Culp pourrait toucher un bonus total de 230 millions de dollars si l'action GE montait jusqu'à 17 dollars au moins, contre 31 dollars dans le précédent plan de rémunération. Un objectif que le PDG devrait atteindre sans trop de difficultés, puisqu'il a jusqu’en 2025 pour y parvenir. D'ici là, l'économie mondiale devrait retrouver des couleurs, ce qui devrait affecter positivement les activités de General Electric.

«C'est scandaleux», a réagi Carl Kennebrew, président de l'IUE-CWA, un syndicat de salariés de General Electric. «Comment GE peut-il justifier ce type de gros bonus pour son PDG alors que les travailleurs, leurs familles et les communautés souffrent des suppressions d'emplois et des délocalisations ?», s'est interrogé le syndicaliste, qui estime que cet argent devrait être «investi dans les usines américaines de GE» et dans les emplois.

Des sources internes à l'entreprise ont déclaré à l'AFP reconnaître que les primes sont extraordinaires au vu du déclin de l'entreprise, mais font remarquer que tout cet argent ne sera disponible qu'au début de 2024 au plus tôt. «Sous la houlette de Larry, GE a fait des progrès significatifs par rapport aux objectifs qu'il avait fixés au premier jour de sa prise de fonctions en tant que PDG : améliorer la situation financière de l'entreprise et renforcer l'activité», a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'entreprise américaine.

13 000 emplois supprimés

La stratégie du PDG de General Electric a entraîné «un avenir incertain pour beaucoup d'anciens employés. Bien plus incertain que celui de M. Culp», fustige Brooke Sutherland, chroniqueuse chez Bloomberg Opinion, dans le Washington Post.

GE a en effet multiplié depuis deux ans les plans sociaux à travers le monde, et notamment sur son site français de Belfort. La société a annoncé au printemps un plan d'économies de 2 milliards de dollars, passant par la suppression de 13 000 postes. De nouvelles coupes sont à venir, a déjà prévenu le groupe.

General Electric est certes parvenu à diminuer drastiquement ses pertes l'an dernier, mais a encore enregistré une perte nette de 1,2 milliard de dollars au troisième trimestre. Le groupe est par ailleurs toujours lourdement endetté. Son activité de production de turbines est en surcapacité, tandis que le plongeon de la demande pour les avions va affecter considérablement la production de moteurs et de pièces détachées, ainsi que les services de maintenance.

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