L'épidémie de Covid-19 et le confinement déshabillent les enseignes de prêt-à-porter
Les mesures très strictes de confinement imposées en France et à l’étranger ont fortement affecté la santé de plusieurs enseignes de distribution de prêt à porter comme Célio, Camaïeu, la Halle etc. Des milliers d’emplois sont menacés.
L'enseigne de prêt-à-porter masculin Celio, qui emploie plus de 4 000 personnes dans le monde, a sollicité le 22 juin le tribunal de commerce de Paris pour être placée sous procédure de sauvegarde à cause des conséquences économiques de la crise du Covid-19.
«La fermeture brutale pendant deux mois de ses 1 585 magasins dans le monde [...] a entraîné une perte de chiffre d'affaires pour le groupe de près de 100 millions d'euros entre mars et mai 2020», affirme Celio dans un communiqué.
L'enseigne, fondée en 1978 et qui se présente comme «leader» de son secteur depuis 30 ans, avec environ 6% de parts de marché en France, précise que près de 300 magasins sont toujours fermés dans des pays encore touchés par le Covid-19.
«N'ayant pu trouver un accord avec ses partenaires bancaires, Celio a décidé de placer la société Celio France ainsi que sa maison mère Celio International sous la protection du tribunal de commerce avec l'ouverture de procédures de sauvegarde», souligne l'enseigne.
Pour Celio, dont l'actionnariat est à 100% familial, «cette solution permettra au groupe de préserver sa trésorerie pendant les prochains mois afin de se donner du temps dans la reprise de l'activité commerciale et d'adapter la transformation déjà engagée [en 2019]».
La procédure ne concerne ni les filiales étrangères du groupe, ni ses affiliés en France ou franchisés à l'international. En 2019, Célio a réalisé 465 millions d'euros de chiffre d'affaires en France.
L'enseigne de chaussures et vêtements La Halle (Vivarte, 5 391 salariés en France), est, placée en redressement judiciaire depuis le 2 juin. Mais le groupe Vivarte a reçu 25 offres de reprise partielle ce qui permettrait de sauver théoriquement jusqu'à 607 magasins sur 830.
André, l'enseigne de chaussures du groupe Spartoo qui emploie 600 salariés a été mise en redressement judiciaire début avril après avoir dû fermer ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros les deux dernières semaines de mars.
La marque de prêt à porter Naf Naf (1 170 salariés), placée en redressement judiciaire le 15 mai, va être rachetée par le groupe industriel SY qui s'est engagé à conserver 75% des emplois en France.
Le groupe Camaïeu fondé à Roubaix en 1984, employant près de 3 900 salariés en France (sur près de 4 300) et à la tête d’un réseau de 634 magasins en France a quant à elle été mise en redressement judiciaire le 26 mai avec une période d'observation de six mois. Le gouvernement dit chercher un repreneur.