Pourquoi l’effondrement des cours du brut a si peu d’influence sur les prix à la pompe

Pourquoi l’effondrement des cours du brut a si peu d’influence sur les prix à la pompe Source: AFP
Une station-essence à Arnage, dans la Sarthe, le 06 décembre 2018 (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Avec la chute des cours du pétrole, les prix à la pompe reculent en France, mais dans une moindre mesure, à cause du poids des taxes. Les écologistes eux, craignent un retour en force de la voiture pour les transports individuels.

Le gazole, carburant le plus vendu en France, valait en moyenne 1,21 euro par litre la semaine dernière. Il s'est ainsi replié pour la huitième semaine consécutive et se situe à un niveau plus vu depuis 2017, alors que les taxes étaient moindres à cette époque.

Les prix à la pompe suivent en effet les cours du pétrole, qui se sont effondrés depuis plusieurs semaines. Mais la baisse est sans commune mesure avec celle du baril, parce que la plus grande partie du prix à la pompe est composée de taxes.

«Il y a à peu près 85 centimes de taxes par litre dans le prix du gazole, le poids des taxes amortit les variations, que ce soit à la hausse ou à la baisse», souligne Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) cité par l’AFP.

Or, cette fiscalité est essentiellement fixe, avec la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et une TVA qui pèse sur cette dernière. Or, la TICPE n’est pas un pourcentage appliqué au prix de l’essence, mais une taxe forfaitaire par litre. Ainsi, quel que soit le prix du carburant, le montant des taxes reste le même.

Même avec un pétrole gratuit, l'essence resterait chère

Il faut ensuite ajouter des coûts de distribution dépendant eux aussi du volume transporté, et non de sa valeur marchande. Ainsi, même avec un baril de pétrole gratuit, le litre de carburant à la pompe ne pourrait pas descendre en dessous d'un seuil théorique. Pour Francis Pousse, du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) la limite se situe aux environs d’un euro.

«Mais de toute façon on n'y arrivera pas puisque le prix de référence en Europe, et même dans le monde, c'est le Brent», estime-t-il. Or ce pétrole de la mer du Nord, sur lequel se basent les prix à la pompe, y compris en France, est loin de s'être effondré dans la même mesure que son cousin américain. Il valait encore autour de 20 dollars le baril mardi 2 avril en milieu de journée.

Malgré tout, le prix du pétrole diminue, et rien ne laisse présager que cette tendance va s'inverser rapidement. Aussi, les écologistes craignent un regain de popularité des hydrocarbures dans le monde entier. «La baisse des cours du pétrole peut entraîner une augmentation de la consommation», s'inquiète l’organisation Les Amis de la Terre.

Il existe en effet des incertitudes sur le comportement des Français à la fin du confinement, notamment à cause de la peur d'une contamination dans les lieux publics. Un facteur qui n'est, il est vrai, pas forcément corrélé avec le prix des carburants. «Les gens qui veulent se protéger en prenant leur voiture, ils le feront», estime par exemple le président de l'Ufip.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix