Pour le Medef, il faut rendre le recrutement d'étrangers «plus facile, plus simple»
- Avec AFP
Geoffroy Roux de Bézieux juge trop compliqué l'accès des étrangers au marché du travail. Le patron du Medef se dit, notamment, favorable à des quotas de travailleurs étrangers, mais ne souhaite pas que qu'ils soient fixés par le Parlement.
Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) Geoffroy Roux de Bézieux, a jugé qu’il fallait rendre «plus simple» l’immigration professionnelle en France et mieux la planifier. Il s’est également dit favorable aux quotas décidés en concertation avec les branches professionnelles.
Le Medef souhaiterait que le recrutement d’étrangers «soit beaucoup plus transparent, objectif, professionnel et planifié» en fonction des besoins fluctuants de l’économie française. C'est ce qu'a expliqué Geoffroy Roux de Bézieux, qui était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le 6 novembre.
🎙 Est-ce qu’on rend l’octroi d’un titre de travail plus simple, plus transparent et plus planifié par rapport aux besoins de l’économie ? Je crois qu’il faut dire oui. #BourdinDirect@JJBourdin_RMC
— G Roux de Bézieux (@GeoffroyRDB) November 6, 2019
Pour cela, il faudrait selon lui rendre «l’octroi de titres de travail plus facile, plus simple», les procédures que doivent effectuer les entreprises pour embaucher un individu étranger étant à l'heure actuelle complexes.
Concernant les entrepreneurs étrangers, le président du Medef déclare qu'ils sont «obligés de se débrouiller tout seul». «Ils se déplacent auprès de la préfecture, de la [Directions régionales des entreprises où] on leur dit oui [… ou] non sans raison, sans planification», assure-t-il.
Quant à savoir à quel niveau fixer l'immigration professionnelle, Geoffroy Roux de Bézieux a considéré que la volonté du gouvernement d’impliquer les branches professionnelles était une «bonne idée». Le patron du Medif s’est dit, à l'inverse, peu «à l’aise avec une des propositions [du] gouvernement [sur le fait] que ce soit le Parlement qui décide» des objectifs et effectifs.
🎙 Fixer les objectifs avec les branches, les syndicats et les régions serait une bonne idée. Parce que la situation n’est pas la même en fonction des territoires. #BourdinDirect@JJBourdin_RMC
— G Roux de Bézieux (@GeoffroyRDB) November 6, 2019
Selon lui, «l’immigration économique est un sujet assez rationnel». «Ce n’est pas parce qu’il y a 3 millions de chômeurs que les entreprises arrivent à recruter [dans tous les domaines]», a-t-il estimé. Le président du Medef plaide donc pour la constitution d’un «groupe d’experts, de gens qui connaissent le marché de l’emploi» afin de «faire fluctuer» les éventuels objectifs chiffrés en fonction des besoins concrets du marché de l’emploi.
Faciliter l’accès à l’emploi des personnes issues de l’immigration afin de pallier aux problèmes de manque d’effectifs dans certains secteurs d’activité est l’un des objectifs affichés du gouvernement. A l’issue d’un comité interministériel, 20 mesures seront dévoilées ce 6 novembre. Parmi elles : l’instauration de «quotas», ou d’«objectifs chiffrés» d’immigrés «professionnels» pour que la «France recrute» en fonction de ses besoins, selon des propos tenus par Muriel Pénicaud le 5 novembre.