Le Maire renforce la garantie financière des projets de coopération énergétique franco-russe
Le ministre français de l’Economie a renforcé la garantie financière de l’Etat accordée aux projets communs d’exploitation de gaz naturel. Il a également signé des protocoles de coopération dans des domaines comme l’intelligence artificielle.
Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie, a annoncé sur son compte Twitter la signature à Paris, le 17 décembre avec son homologue russe, Maxime Orechkine, de «trois déclarations d’intention contenant 30 projets concrets pour renforcer la relation économique [entre les deux pays]». Trois domaines sont visés : «la finance verte, les nouvelles mobilités et l’innovation».
Les deux pays disposent d’ailleurs d’une feuille de route pour les nouveaux types de transport prévoyant l'échange d'expériences entre experts russes et français dans le domaine des véhicules sans pilote et des technologies numériques.
Il est également prévu de développer la coopération bilatérale dans le domaine de l'intelligence artificielle, de fournir une assistance financière aux coopérations technologiques russo-françaises, de simplifier l'organisation de la coopération entre jeunes entreprises et PME tout en continuant à renforcer le centre russo-français de programmes d'enseignement automobile et le programme «Industrie du futur», ainsi que l'organisation d’une coopération intergouvernementale sur la productivité.
La Russie fait toujours l’objet de sanctions européennes auxquelles se conforme la France. Mais, lors de la conférence de presse à l’issue de la XXIVe session du Conseil franco-russe sur les questions économiques, financières, industrielles et commerciales (CEFIC) Maxime Orechkine a déclaré : «Nous nous efforçons, dans le cadre du développement des relations franco-russes ne pas trop accorder d’attention à l’environnement politique et nous nous concentrons sur les projets, sur les choses qui peuvent améliorer la vie économique de la Russie et de la France.»
Avec mon homologue russe, Maxime Orechkine, signature de trois déclarations d’intention contenant 30 projets concrets pour renforcer notre relation économique. Trois domaines sont visés : la finance verte, les nouvelles mobilités et l’innovation pic.twitter.com/lWQ3YNDmQI
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 17 décembre 2018
De son côté le ministre français confirmait que «dans le cadre des sanctions prolongées par l’Union européenne, il rest[ait] encore de la marge pour développer des relations bilatérales concernant des projets économiques spécifiques entre la France et la Russie». Le ministre affirme en outre vouloir élargir le champ de coopération au tourisme et a insisté sur les «liens culturels et historiques forts» entre les deux pays.
Renforcement de la coopération économique malgré les sanctions
Dans la journée, il avait par ailleurs annoncé la décision française de renforcer les garanties de l'Etat pour minimiser les risques liés au projet d’exploitation conjointe de Yamal LNG, gigantesque complexe d’exploitation et de liquéfaction de gaz naturel dans lequel Total est partenaire du groupe privé russe Novatek. Le groupe Total est également présent dans Arctic LNG 2, un second projet d’exploitation et de liquéfaction au terme d’un autre accord signé avec Novatek en mai dernier, en présence du président français Emmanuel Macron et de son homologue russe Vladimir Poutine.
Cité par l’agence Tass à propos de ces deux accords Bruno Le Maire a précisé : «C’est un succès, un signal économique, mais le message politique derrière le projet Yamal [LNG] est le suivant : nous voulons renforcer notre coopération dans le domaine de l’énergie. Il en va de même pour le projet Arctic LNG-2. Il est très important pour nous que le plus grand nombre d’entreprises françaises puissent y participer.»
D’une capacité de production de 19,8 millions de tonnes par an soit 535 000 barils équivalent pétrole par jour (bep/j), Arctic LNG 2 permettra, selon Total, de valoriser plus de 7 milliards de bep de ressources d’hydrocarbures du gisement de gaz d’Outrenneïe. Le projet prévoit l'installation de trois plates-formes dans le golfe de l'Ob qui accueilleront trois trains de liquéfaction d’une capacité de 6,6 millions de tonnes par an chacun. Comme pour Yamal LNG, le transport de la production d’Arctic LNG 2 vers les marchés internationaux sera assuré par une flotte de méthaniers brise-glace qui pourra emprunter la route du Nord pour les cargaisons à destination de l’Asie.