Malgré les sanctions la France demeure l'un des premiers partenaires économiques de la Russie
Emmanuel Macron se rendra les 24 et 25 mai au Forum économique de Saint-Pétresbourg avec une imposante délégation d'hommes d'affaires. La France, premier employeur étranger en Russie, y a maintenu une forte présence économique malgré les sanctions.
Dans un contexte rendu difficile par les sanctions imposées à Moscou par les Occidentaux depuis 2014, la France reste l'un des principaux partenaires économiques de la Russie, où se rendra les 24 et 25 mai prochains Emmanuel Macron. Il inaugurera notamment le Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), en compagnie du président russe Vladimir Poutine et du Premier ministre japonais Shinzo Abe.
En amont du forum, l'ambassadeur de France en Russie Sylvie Bermann a annoncé sur son compte Twitter avoir rencontré Igor Setchine le président du groupe pétrolier semi-public Rosneft, ainsi que le gouverneur de la région de Samara (Volga), où se trouve la gigantesque usine d'Avtovaz. Sur des photos qu’elle a diffusées sur le réseau social, on la voit également poser, dans les salons de la résidence française à Moscou, aux côtés d’Igor Ivanov, l'ancien ministre des Affaires étrangères et président du Conseil russe pour les affaires internationales, «grand connaisseur et praticien chevronné des relations entre l’Europe et la Russie», ou de l’historien français Alain-Gérard Slama, de passage à Moscou dans le cadre de l'Année franco-russe des langues et littératures.
Dans le programme du SPIEF, un rôle spécial est assigné aux discussions d’affaires dans un format bilatéral. Le dialogue Russie-France prévoit que soient débattues plusieurs questions d’actualité parmi lesquelles : Comment les changements dans la conjoncture géopolitique et les relations entre la Russie et l'Union européenne affecteront-ils les contacts d'affaires ? Quelle est la probabilité d'une levée des barrières commerciales et des sanctions dans un proche avenir ? Et quels secteurs de l'économie russe peuvent potentiellement intéresser les investisseurs français, et réciproquement ?
Participeront à ces rencontres Oleg Belozerov, président du conseil d'administration de RJD, les chemins de fer russes, Olivier Brandicourt, directeur général de Sanofi, Viktor Vekselberg, qui via la Fondation Skolkovo dirige la Silicon valley russe, Guennadi Timtchenko président du groupe d'investissement Volga, très actif dans les secteurs de l'énergie, Wilhelm Hubner, président du directoire d'Auchan Holding, et Emmanuel Faber président du Conseil d'Administration du groupe Danone.
Emmanuel #Macron et Shinzo #Abe inaugureront le Forum économique international de #SaintPétersbourg#SPIEF
— RT France (@RTenfrancais) 20 avril 2018
➡️ https://t.co/PObYlVAhwcpic.twitter.com/JAW5RqVR8X
Le stand français du SPIEF accueillera les fleurons de l’industrie et des services français parmi lesquels TechnipFMC, Air liquide, Schneider Electric, Total, Engie, Michelin, Société Générale, Danone, Auchan, les laboratoires Servier et Sanofi.
Rencontre très dense avec M. Igor Setchine, PDG de @RosneftEN, pour discuter des perspectives de coopérations franco-russes en amont du @SPIEFpic.twitter.com/zcT7Xqn7rx
— Sylvie Bermann (@SylvieBermann) 18 mai 2018
Les échanges commerciaux franco-russes ont plongé après les premières sanctions édictées en 2014 à la suite de la crise ukrainienne, auxquelles Moscou avait répondu par un embargo sur la plupart des produits alimentaires européens. Mais ils se redressent depuis. Ils ont atteint 15,5 milliards de dollars en 2017, contre 13,3 milliards en 2016, soit une hausse de 16,5% . Avec près de 160 000 salariés dans plus de 500 entreprises, la France est le premier employeur étranger de Russie, selon Business France, l'agence de promotion de l'économie française à l'étranger.
La France, l'un des premiers investisseurs en Russie avec l'Allemagne
La France est aussi, avec l'Allemagne, l'une des deux premières sources en Europe pour les investissements en Russie. La France est notamment présente dans le secteur énergétique. Total vient de lancer, en partenariat avec le russe Novatek, le gigantesque site gazier de Yamal dans l'Arctique russe. A noter aussi la présence d'Engie qui est l'un des cinq groupes européens développant le projet de gazoduc Nord Stream 2 avec Gazprom. De grandes chaînes de distribution sont également bien implantées en Russie, comme la chaîne d'hypermarchés Auchan – première entreprise étrangère en Russie –, le groupe Décathlon ou encore Leroy Merlin. Dans le secteur bancaire, la Société Générale détient l'un des poids lourds russes, Rosbank.
Dans le domaine automobile, Renault contrôle le premier producteur automobile russe Avtovaz, tandis que PSA dispose d'une usine, bien qu'au rendement modeste, sur le territoire russe.
Une délégation d'une trentaine de chefs de grandes entreprises
Le président français Emmanuel Macron devrait être flanqué d'une délégation de plus de 30 chefs d'entreprises françaises lors de sa visite au forum économique de Saint-Pétersbourg cette semaine, soit sensiblement plus que lors des derniers forums. Sont notamment attendus le président du Medef, Pierre Gattaz, ainsi que les dirigeants d'Engie (Isabelle Kocher), de Total (Patrick Pouyanné), de la Société Générale (Frédéric Oudéa), de Danone (Emmanuel Faber), de Sanofi (Olivier Brandicourt), d'Air Liquide (Benoit Potier).
La France est l'un des principaux partenaires européens de la Russie. Plus de 500 entreprises françaises travaillent en Russie.