«Souverainisme sain» : le gouvernement italien annonce que le Parlement va rejeter le CETA
Le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles, a confirmé que la majorité parlementaire rejetterait l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, remettant ainsi en question son existence même.
Le nouveau gouvernement italien ne s'en cache pas : le controversé accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA) est dans sa ligne de mire.
«Rapidement le CETA arrivera au Parlement pour la ratification et cette majorité le rejettera», a ainsi lancé le 13 juillet le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio devant l'assemblée de la Coldiretti, le principal syndicat agricole italien. «Si seulement un des fonctionnaires italiens à l'étranger continue à défendre des traités scélérats comme le CETA, il sera relevé [de son poste]», a-t-il en outre précisé.
«Etre ici, pour moi, signifie revendiquer un peu de souverainisme sain. Si tu t'occupes de produits italiens sur le marché, tu cherches à les défendre. [...] Nous devons défendre l'Italie et l'économie italienne», a poursuivi Luigi Di Maio, qui occupe également le poste de ministre du Développement économique et du Travail. Une annonce qui vient confirmer la déclaration du ministre italien de l'Agriculture du 14 juin, qui avait expliqué à l'occasion d'un entretien accordé au quotidien La Stampa, que son pays ne comptait pas ratifier l'accord.
Signé à la fin du mois d'octobre par Bruxelles et Ottawa, le CETA a été approuvé en février par le Parlement européen. Pour être définitivement valide, il doit toutefois être ratifié par chacun des parlements des 28 pays de l'Union européenne, bien qu'il soit déjà provisoirement entré en vigueur depuis septembre. Une décision que ses nombreux opposants, qui l'accusent d’affaiblir les normes sanitaires et environnementales, représentait un «déni de démocratie». A l'heure actuelle, seule une dizaine de pays l'ont ratifié.
Lire aussi : La France insoumise et Attac vent debout contre la mise en place provisoire du Ceta