En défaut sur l’emploi chez Alstom, General Electric pourrait payer 34 millions d’euros d’amendes

En défaut sur l’emploi chez Alstom, General Electric pourrait payer 34 millions d’euros d’amendes Source: Reuters
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d'une visite à l'usine d'Alstom à Belfort en octobre 2017 (illustration).
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Le groupe General Electric qui a racheté la division énergie d'Alstom en 2014 ne tiendra pas son engagement de créer 1 000 emplois en France d'ici fin 2018. Il pourrait, pour cette raison, être contraint de payer près de 34 millions d'euros d'amende.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a déclaré le 17 juin sur RMC et BFM TV que le groupe américain General Electric devrait payer les pénalités qu'entraîne sa décision de ne pas tenir son engagement à créer un millier d'emplois en France, pris lors du rachat d’Alstom fin 2014. 

«General Electric avait pris quatre engagements, sur le territoire, le développement économique, sur des activités. Ils ont tenu les trois autres, ils ne tiennent pas celui de l'emploi. Le contrat avait prévu qu'il y ait une pénalité de 50 000 euros par emploi qui ne serait pas créé, donc ils devront les payer», a déclaré la ministre.

En effet, le PDG de General Electric, John Flannery, s'est rendu le 12 juin au ministère de l'Economie et des Finances pour annoncer que l'engagement en matière de créations d'emplois était «hors d'atteinte». Le groupe industriel s’était engagé à créer 1 000 emplois en France d'ici la fin de l'année 2018.

John Flannery, partisan enthousiaste de cette acquisition bouclée en novembre 2014 (peu après le remplacement d'Arnaud Montebourg par Emmanuel Macron à Bercy), la qualifiait alors de «hautement stratégique» et envisageait pour le secteur d’excellentes perspectives de croissance à long terme. Or, la chute des commandes de turbines au niveau mondial l’a contredit depuis, et, dès 2017, il jugeait déjà le rachat «très décevant».

323 emplois créés sur les 1 000 annoncés

Cité par l’AFP, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, après son entretien avec le président du groupe américain, a «regretté» l'annonce de General Electric qui selon le ministère n'avait créé que 323 emplois en France à la fin avril. Il a demandé au groupe américain de prendre «désormais toutes les dispositions nécessaires» pour se «conformer au mieux» à ses engagements.

Or, une amende de 50 000 euros a été prévue par emploi non créé par rapport aux engagements pris au moment de l’acquisition. Actuellement, et compte tenu des calculs de Bercy, la note serait légèrement inférieure à 34 millions d’euros. C’est sans compter les 293 emplois toujours menacés chez GE Hydro, la filiale grenobloise qui fabrique des turbines hydro-électriques pour l’équipement des barrages.

Retiré de la politique, Montebourg appelle à appliquer les sanctions prévues

Mais, laissant peut-être la porte entrouverte à des solutions alternatives pour le groupe, la ministre du Travail a aussi suggéré lors de son passage sur BFMTV : «Ça aurait de l'allure qu'ils disent : "Cela, on ne peut pas faire, mais voilà ce qu'on va faire pour aider l'emploi dans notre environnement, on va aider les jeunes, on va aider les PME autour de nous..."». 

Plusieurs responsables socialistes ont immédiatement réclamé des «sanctions». Le 15 juin, cité par l’AFP, Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie à la veille du rachat d’Alstom et aujourd’hui et retiré de la politique, a également appelé le gouvernement à appliquer les amendes prévues pour les engagements non tenus. Le jour même, le député LREM Gilles Le Gendre estimait que l'ancien ministre socialiste de l'Economie, Arnaud Montebourg, allait «un peu vite en besogne» et qu'il fallait d'abord voir comment ces engagements pourraient être tenus.

Une façon de dédouaner l’industriel américain et d’appeler à renoncer à ces sanctions au moment où le gouvernement s’efforce de donner de la France l’image d’un pays plus accommodant pour les investisseurs étrangers ? En tout cas, pour General Electric, le contexte est on ne peut moins favorable à des investissements dans le capital humain. En effet, le cours des actions du groupe américain fondé en 1892 par Thomas Edison poursuit sa descente aux enfers sans discontinuer depuis le début de l'année 2017 et son démantèlement est désormais une perspective envisagée par la presse économique américaine. 

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