Equité fiscale : faut-il croire aux menaces de Trump contre Amazon ?

Equité fiscale : faut-il croire aux menaces de Trump contre Amazon ? Source: Reuters
Le ton monte entre Donald Trump et Jeff Bezos le patron d'Amaon (à droite). Réunion du Conseil technologique américain à la Maison Blanche avec Satya Nadella, président de Microsoft (centre) en Juin 2017 (illustration.
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Le 45e président des Etats-Unis n'aime pas Amazon et encore moins son propriétaire, qui est également celui de l'influent Washington Post. Mais des tweets vengeurs à l'exécution de menaces de lois anti-trust, il reste une importante marge...

«J'ai fait état de mes inquiétudes concernant Amazon bien avant l'élection. Contrairement aux autres, ils ne paient pas ou peu d'impôts aux gouvernements locaux ou fédéral et traitent notre système postal comme leur livreur (provoquant d'énormes pertes pour les Etats-Unis) et provoquant la fermeture de milliers de commerces !», accusait le président américain dans un tweet publié aux aurores le 29 mars.

Immédiatement, l’action d'Amazon chutait en bourse de 4,4% faisant baisser sa valeur d’une trentaine de milliards de dollars. Mais, dans la journée, Lindsay Walters, une des porte-paroles de la Maison Blanche annonçait qu’«aucune action» n’était envisagée pour le moment. Et l’action d’Amazon clôturait en hausse de 1,1% le jour même.

Donald Trump est-il sérieux quand il se pose en défenseur de la justice fiscale et du commerce de proximité, ou s'agit-il seulement d'un compte à régler avec Jeff Bezos, l'homme le plus riche du monde et propriétaire du géant du commerce en ligne ? Ce n’est en effet pas la première fois que le 45e président des Etats-Unis s’en prend à Amazon sur la base des mêmes reproches.

Le 16 août dernier, sur son réseau social favori, il déclarait : «Amazon cause de graves préjudices aux commerçants qui payent des impôts. Des villes et des Etats sont touchés partout aux Etats-Unis et de nombreux emplois disparaissent.»

Un mois auparavant, en référence à l’influent quotidien racheté par le patron d’Amazon il avait tweeté : «Est-ce que le Washington Post-Fake News est une arme de lobbying contre le Congrès pour empêcher les hommes politiques de s’intéresser au monopole défiscalisé d’Amazon ?»

Et avant même les élections dans une interview accordée à la chaîne de télévision Fox news, en mai 2016, il avait déclaré qu’Amazon avait un «énorme problème anti-trust». Aux Etats-Unis, et surtout dans la communauté financière, les avis sont très partagés sur la détermination réelle de Donald Trump à s’attaquer au géant du commerce en ligne qui a évincé des sommets de la bourse Wall Mart, la chaîne de super et hyper marchés américains.

Ainsi, pour Charlie Smith, co-fondateur du gestionnaire de portefeuille Fort Pitt Capital Group cité par le site d’information financière Market Watch (filiale de Dow Jones), «Trump aboie fort mais ne mord pas. 80% de ce qu’il dit n’arrive jamais et les 20% qui restent ne sont que des gambits excentriques».

On se souvient en effet que les menaces de Donald Trump d’imposer des taxes douanières de 25% et 10% sur les exportations d’acier et d’aluminium vers les Etats-Unis ont, pour le moment, surtout servi de base de négociation avec la plupart des partenaires commerciaux des Etats-Unis. De son côté, si Amazon a globalement reculé en bourse récemment, c’est plutôt à cause des incertitudes qui pèsent sur l’ensemble des sociétés de technologie après les différents scandales ayant affecté la réputation de Facebook et faisant craindre des changement de législation. Malgré tout, Amazon a connu une expansion de 64% sur l’année 2017, très au-dessus de la moyenne des entreprises de l’index Standars & Poors 500 (+12%).

Trump menace Amazon de nouvelles lois anti-trust

Mais l’histoire n’est pas encore écrite. Certes, Donald Trump n’est pas forcément crédible lorsqu'il s’offusque publiquement du faible taux d’impôt payé par les grandes entreprises : il s’est illustré en décembre dernier par des baisses d'impôt massives pour les particuliers (surtout les plus riches) et pour les entreprises. En revanche, il l’est plus quand il menace les monopoles et parle de lois anti-trust. En effet, il a bloqué le rachat par AT&T, premier opérateur téléphonique des Etats-Unis, de Time Warner, troisième groupe de médias et de divertissement qui possède notamment la chaîne CNN. Or, la concentration par le rachat d’entreprises est au cœur de la stratégie d'Amazon. Depuis 1998, le géant du commerce en ligne en a racheté 80.

Enfin, Donald Trump a profité du récent scandale impliquant Facebook sur l'utilisation frauduleuse de données privées pour attaquer une nouvelle fois Amazon. Cette fois, le coup est parti indirectement : Brad Pascarle, son conseiller pour les médias numériques lors de la campagne électorale de 2016, a relayé le 29 mars dernier sur les réseaux sociaux un article du site Axios titré «Trump hait Amazon, pas Facebook». Il ajoutait un commentaire osé : «N'oubliez pas de mentionner qu'Amazon détient probablement dix fois plus d'informations que Facebook sur chaque Américain.»

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