Stratégie du choc : le Brésil gèle ses dépenses dans l'éducation et les soins de santé pour 20 ans
En pleine crise constitutionnelle et économique, le président brésilien Michel Temer a fait voter un amendement pour geler les dépenses publiques pendant 20 ans. Les manifestations redoublent d'intensité.
Le nouveau président du Brésil Michel Temer – dont Wikileaks a révélé la proximité avec la CIA – serait-il un adepte de la stratégie du choc chère à Naomi Klein ?
Le successeur de Dilma Roussef profite en tout cas de la crise que traverse le pays pour appliquer des mesures que n'aurait pas renié l'ultra libéral Milton Friedman. Michel Temer a fait voter un amendement constitutionnel le 13 décembre qui rend effectif un gel des dépenses budgétaires pour 20 ans, jusqu'en 2037.
It's Official: Brazil Just Approved a 20-Year Spending Freeze That Will Punish the Poor https://t.co/E4P6nYW1cW
— Socialist Project (@socialism21) 16 décembre 2016
Tous les pans de la société brésilienne sont touchés, certains plus que d'autres. Les dépenses dans l'éducation, par exemple, ne sont pas seulement gelées, elles risquent aussi de diminuer. Idem pour le financement des soins de santé. Les pensions de retraite, les projets d'infrastructures et la défense sont également concernés par l'amendement, selon un professeur d'économie à l'Université de Campinas, cité par le média Vox.
L'amendement dispose d'une clause qui permet de le réviser dans 10 ans mais pour cela 60% des votes sont nécessaires au parlement, ce qui s'avère extrêmement difficile dans le paysage politique fractionné du Brésil.
Ces mesures interviennent alors que le pays traverse une crise politique autant qu'économique et connaît en conséquence une nouvelle vague de manifestations dans tout le pays.