La Fininvest de Berlusconi réclame 570 millions d'euros à Vivendi
Pour Berlusconi, c'est un «été noir». La volte-face de Vivendi fait tomber le château de cartes du Cavaliere qui comptait sur le rachat d'une de ses filiales de télévision, Mediaset Premium, pour se refaire. Le groupe Bolloré s'est en effet ravisé.
La holding de Silvio Berlusconi, Fininvest, qui possède Mediaset, groupe de médias présent dans le secteur télévisuel, la presse écrite et internet, réclame 570 millions d'euros de dommages et intérêts au groupe dirigé par Vincent Bolloré. Un recours a été déposé auprès du tribunal de Milan afin d'obliger Vivendi à honorer un contrat signé en avril dernier.
Les deux géants des médias avaient alors scellé un «accord stratégique» qui consistait en un échange de participations croisées. L'accord prévoyait également le développement en commun d'une plateforme de contenus destinée à concurrencer Netflix, dont l'arrivée sur le marché européen a bouleversé la donne et bousculé les acteurs historiques tels que Canal+. Vivendi s'était alors engagé à prendre le contrôle de 100% de Mediaset Premium afin de renforcer sa présence dans le secteur de la télévision payante, mais a finalement fait machine arrière, émettant des doutes sur la santé financière de Mediaset.
Mediaset Premium : plutôt une «Punto» qu'une «Ferrari»
Alors que le torchon brûle, Arnaud de Puyfontaine, le bras droit de Vincent Bolloré, n'a d'ailleurs même pas pris de gants pour donner son appréciation de la véritable valeur selon lui de Mediaset Premium : «On nous avait dit que c'était une Ferrari, mais c'est plutôt une Punto», a-t-il ainsi ironisé. Mediaset Premium, qui revendique plus de 2 millions d'abonnés à des services de télévision payante, a en effet perdu près de 100 millions d'euros depuis le début de 2016 et accuse une dette totale de plus de 700 millions d'euros. Une acquisition risquée alors que Canal+ tente de juguler l'hémorragie de ses propres abonnés.
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