La Colombie propose un fonds international pour que les paysans protègent l'Amazonie
- Avec AFP
Le président colombien Gustavo Petro prévoit de demander, lors de la COP 27, aux pays riches et aux multinationales de payer les paysans pour qu'ils protègent la forêt amazonienne et récupèrent les zones déboisées.
«Il faut construire un fonds financier d'environ 500 millions de dollars par an, de manière permanente pendant 20 ans, afin que les grandes entreprises du monde et les gouvernements les plus riches puissent, s'ils veulent vraiment faire avancer la lutte contre le changement climatique, nous financer soit par des crédits carbone, soit par des contributions directes», a déclaré le président colombien Gustavo Petro au cours d'un déplacement le 18 août dans une école indigène de Leticia (sud), la capitale du département d'Amazonas.
Le président de gauche a également annoncé son intention de porter cette initiative lors la prochaine conférence des Nations unies sur le climat, la COP27, qui se tiendra en Egypte en novembre.
Avec cet argent, le nouveau gouvernement colombien entend verser des salaires mensuels à cent mille familles amazoniennes qui «laisseront naître la forêt là où elle a déjà été brûlée » et la protégeraient «là où elle est vulnérable ». Selon le président colombien, cette mesure permettraient de sauver 21 millions d'hectares détruits dans la sous-région la plus riche et la plus dense en biodiversité de la planète.
Le bassin amazonien, qui s'étend sur 7,4 millions de kilomètres carrés, couvre près de 40% de l'Amérique du Sud et s'étend sur neuf pays, avec une population estimée à 34 millions d'habitants, indigènes pour la plupart.
Petro dit vouloir capturer les «grands prédateurs de la forêt amazonienne»
Gustavo Petro, premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, a pris ses fonctions le 7 août avec un projet environnemental ambitieux qui vise à convertir le pays aux énergies propres et à stopper l'exploration de nouveaux puits de pétrole, entre autres mesures. Lors de son discours du 18 août, il a également ordonné aux forces de sécurité de capturer les «grands prédateurs de la forêt amazonienne [et de] répondre immédiatement à tout incendie». «La force publique ici doit simplement arrêter le grand capital qui se mobilise pour brûler la forêt amazonienne. Je ne veux pas que les paysans soient frappés», a-t-il souligné.
Selon l'ONG Global Witness, la Colombie est l'un des pays les plus riches en biodiversité au monde et le plus dangereux pour les responsables de la protection de l'environnement qui sont souvent pris pour cible par les nombreux groupes armés sévissant dans le pays.
Entre 2018 et 2021, le pays a perdu près de 7 018 kilomètres carrés de forêt, selon l'ONU. La plupart des forêts détruites se trouvaient en Amazonie. «Si la forêt amazonienne, l'une des plus grandes éponges pour le gaz C02 qui réchauffe la planète et change le climat, est détruite, [...] l'humanité sera détruite », a prophétisé le chef d’Etat colombien.