Sénégal : une rencontre pour promouvoir la médiation intra-africaine dans la résolution des conflits

À Dakar, la 4ᵉ retraite annuelle des hauts représentants et envoyés des commissions économiques a mis l’accent sur la médiation africaine, la nécessité de s’adapter aux conjonctures géopolitiques et le respect des droits humains.
Les hauts représentants et envoyés spéciaux régionaux se sont rassemblés le 12 septembre à Dakar dans le cadre de la 4ᵉ retraite annuelle des hauts représentants et envoyés des commissions économiques, organisée par l’organisation intergouvernementale International IDEA, pour discuter de l'avenir de la médiation en Afrique. Les participants ont souligné l’urgence d’établir une vision africaine apte à résoudre les crises qui affectent le continent.
Reprendre l’initiative face aux médiateurs externes
Les participants à la 4ᵉ retraite annuelle ont mis en avant la nécessité d’une résolution des crises africaines par des intermédiaires africains. Qu’ils soient diplomates, hauts représentants ou envoyés spéciaux, ces experts de la médiation ont pointé le problème récurrent de la résolution des crises africaines par des parties externes au continent.
Abdoulaye Bathily, envoyé spécial du président sénégalais, a rappelé au micro de RT : « Ce qui est plus grave aujourd’hui dans les médiations, c'est que certains États africains préfèrent trouver des médiateurs en dehors du continent. Il y a aujourd’hui une nécessité pour l’Afrique de reprendre en main l’initiative dans les médiations. »
Adapter la médiation aux bouleversements géopolitiques
Pour les experts africains, il est impératif de reprendre l’initiative pour instaurer une médiation pacifique et démocratique dans un contexte géopolitique des plus complexes et instables. Sur la question de l’adaptation aux enjeux géopolitiques du moment, Binetou Djibo, représentante de l’IDEA, a déclaré à RT : « Cette réunion va nous permettre de voir comment les envoyés spéciaux peuvent s’adapter à une dynamique aussi complexe où la géopolitique est complètement perturbée, et comment l’Afrique, et surtout les commissions régionales, peuvent se repositionner pour travailler afin qu’il y ait la paix et la sécurité en Afrique. »
Des médiations ancrées dans les traditions africaines
Pour Aminata Touré, haute représentante du président sénégalais, la médiation est un outil de prévention des conflits ancré dans les traditions mêmes de l’Afrique. Mais il est aussi essentiel, selon elle, de mener ce rôle important « en respectant les principes des droits de l’homme pour ne pas contribuer à l’impunité ».
À un moment où les conflits, qu’ils soient armés ou non, secouent le continent, les participants à la rencontre devraient formuler des recommandations visant à instaurer des solutions pérennes aux crises.