Air Sénégal-Carlyle : bras de fer autour de quatre avions et d’une amende record

Air Sénégal-Carlyle : bras de fer autour de quatre avions et d’une amende record Source: www.globallookpress.com
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Un contentieux oppose Dakar au groupe Carlyle, bailleur de quatre avions de la flotte nationale. Ce désaccord, né d’un contrat de leasing devenu explosif, a dégénéré en conflit entre les deux parties. Entre astreinte financière et accusations de pressions étrangères, Dakar défend sa souveraineté face à un partenaire américain devenu indésirable.

Le différend entre Air Sénégal et l’Américain Carlyle Aviation Partners marque un tournant inédit dans le secteur aérien sénégalais. Au cœur du conflit : quatre avions (deux Airbus A319 et deux A321) loués à la compagnie nationale dans le cadre d’un contrat de leasing, que Carlyle a tenté de reprendre après des impayés. Mais l’État sénégalais a changé de posture.

Selon L’Observateur du 18 août 2025, Carlyle avait initialement exigé 54 milliards de francs CFA (environ 82 millions d’euros) pour conclure la vente de deux Airbus A319. Face au refus d’Air Sénégal, l’entreprise américaine a dû revoir sa position, proposant une offre réduite à 30,294 milliards de francs CFA (environ 46 millions d’euros). De son côté, la compagnie sénégalaise, soutenue par ses avocats, avait formulé une proposition de 16,269 milliards de francs CFA (environ 25 millions d’euros), après déduction de factures erronées, de dépôts de garantie et de loyers déjà versés.

Les négociations avaient été engagées dès septembre 2024. Un mémorandum daté du 5 juin 2025, signé par Tidiane Ndiaye, directeur général d’Air Sénégal, rappelle que la compagnie a respecté ses obligations de paiement jusqu’en janvier 2025, à l’exception de quelques factures contestées. L’État sénégalais, déterminé à mettre fin à ce qu’il considère comme une pression étrangère, est resté ferme.

Une posture de souveraineté assumée par Dakar

Le ministre des Infrastructures et des Transports aériens, Yankhoba Diémé, a haussé le ton. Lors de l’Université des cadres du Pastef, il a exigé le retrait immédiat des quatre avions de l’aéroport international Blaise-Diagne, sous peine d’une amende de 1 milliard de francs CFA (environ 1,5 million d’euros) par jour de retard. « Pour la première fois, nous avons dit non à des Américains », a-t-il déclaré, selon L’Observateur.

Ce bras de fer judiciaire et commercial s’inscrit dans un contexte financier tendu. Air Sénégal est lourdement endettée, avec une ardoise estimée entre 100 et 150 milliards de francs CFA (soit entre 152 et 229 millions d’euros). L’Association du transport aérien international (IATA) a même bloqué 2 milliards de francs CFA (environ 3 millions d’euros) de recettes via son système BSP, tant que la compagnie ne règle pas ses dettes envers Carlyle. Une décision que la direction d’Air Sénégal a qualifiée d’« abusive » et de « contraire au droit ».

Un rapport de force en train de basculer

Malgré plusieurs plans de relance successifs, des injections de fonds publics et la suppression de lignes déficitaires, la compagnie peine à retrouver l’équilibre. Le gouvernement sénégalais, aujourd’hui en quête de souveraineté économique et de rupture avec les dépendances extérieures, semble décidé à assumer le rapport de force.

Toujours selon L’Observateur, Carlyle a fini par reconnaître l’impasse et se dit désormais disposé à réduire de moitié ses prétentions. Une victoire partielle pour Dakar, qui affirme maintenir le cap : défendre la compagnie nationale, préserver son indépendance stratégique et rappeler que l’Afrique n’est plus une simple piste d’atterrissage pour les intérêts occidentaux.

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