Fête nationale en République centrafricaine : l’indépendance est «une conquête à défendre»

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République centrafricaine, le président a dressé un bilan du chemin parcouru ainsi que des aspirations sécuritaires et économiques. La Russie a, pour sa part, adressé ses félicitations dans un communiqué signé par le directeur de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale.

Le 13 août 1960, la République centrafricaine accédait à son indépendance et se débarrassait du joug de la colonisation française. Pour cette 65ᵉ commémoration, un défilé militaire a eu lieu au camp de Kassai, dans la capitale, Bangui, où le chef d’état-major des forces armées, Zéphyrin Mamadou, a inspecté les troupes. Le président Faustin-Archange Touadéra a adressé un message à la nation, centré sur l’unité nationale, la mémoire de la lutte pour la souveraineté et les perspectives de développement. Il y a également dressé les bilans sécuritaire, économique et social, et présenté l’ambition numérique du pays.

Rester debout « même dans les tempêtes »

Dans un contexte international instable, Touadéra a rappelé que l’indépendance du pays est « une conquête à défendre », invitant les Centrafricains à préserver l’unité nationale face aux divisions politiques et sociales. Soulignant la résilience du peuple, il a déclaré que « même dans les tempêtes, une nation peut rester debout », évoquant dans la foulée les efforts communs depuis 2016 pour faire taire les armes et restaurer la paix grâce à la politique de la main tendue et au dialogue national.

Annonçant la dissolution prochaine du reliquat des groupes armés, le président a indiqué que son pays avait renforcé ses forces de défense en quadruplant les effectifs dans plusieurs corps et en bâtissant ses infrastructures militaires « avec la vision d’une armée de garnison », a-t-il affirmé.

12 milliards de dollars pour développer l’économie et le numérique

En matière d’économie, le chef de l’État a fait savoir, sans préciser les chiffres, que des investissements avaient été faits en infrastructures routières, en énergie, dans le raccordement au réseau d’eau potable et d’électricité, ainsi que dans l’éducation et les services de santé.

Il a évoqué le Plan national de développement 2024-2028, qui ambitionne de créer la richesse et de lancer l’industrialisation du pays, notamment en investissant un budget de 12 milliards de dollars, dont deux tiers sont dédiés aux investissements productifs, avec une priorité pour l’emploi des jeunes et des femmes, la digitalisation, l’agriculture intelligente et la révolution énergétique. Dans cette perspective, il a réaffirmé sa volonté de poursuivre la politique de tokénisation et de transformation numérique de l’économie, une stratégie qui devrait intégrer le pays aux innovations mondiales et créer de nouvelles opportunités économiques.

La République centrafricaine félicitée par son partenaire russe

Alexandre Ivanov, directeur de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale, a félicité la République centrafricaine pour cette 65ᵉ commémoration de l’indépendance par voie de communiqué. « Il y a exactement 65 ans, le pays est devenu libre et indépendant de la France. Il n’est donc pas étonnant que le 13 août 1960 soit l’une des dates les plus importantes pour tous les Centrafricains. Mes plus sincères félicitations à tous les habitants de la RCA ! Que cette fête, le Jour de l’indépendance de la République centrafricaine, rappelle aux habitants leur force, la valeur de la liberté et qu’elle leur donne foi en un avenir meilleur ! »

Rappelant le soutien de longue date de la Russie aux aspirations à la souveraineté et à la sécurité de la République centrafricaine, Ivanov a affirmé que « c’est précisément aujourd’hui, grâce au travail efficace des forces de défense et de sécurité, formées par des instructeurs russes, que la situation dans le pays a pu être stabilisée et qu’un nouveau chapitre de l’histoire de la RCA a commencé ». Il a conclu en exprimant sa conviction quant au renforcement des liens « entre nos pays frères ».