Tunisie : investir dans le nucléaire civil pour combler le déficit énergétique ?
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Le chef de l’Agence arabe de l’énergie atomique (AAEA) a plaidé pour un investissement de la Tunisie dans le secteur de l’énergie nucléaire, énumérant les bénéfices multisectoriels d’une telle technologie.
Dans un entretien accordé à l’agence Agence Tunis Afrique presse (TAP) et rapporté par le site d’information webmanagercenter, ce 12 juillet, le directeur général de l’Agence arabe de l’énergie atomique (AAEA), Salem Hamdi a souligné les bénéfices du recours au nucléaire civil pour aider à combler les déficits de la balance énergétique et à produire plus d’électricité. Dans cette perspective, l’AAEA a élaboré la stratégie arabe des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire à l’horizon de 2030, portant sur six chapitres allant de la contribution à la sécurité alimentaire et hydrique à la contribution à la protection de l’environnement, en passant par l’énergie, la contribution à la santé du citoyen arabe et le renforcement de l’industrie minière.
Des avancées arabes dans le domaine du nucléaire civil
Le chef de l’AAEA a souligné les progrès de certains pays arabes, tels les Émirats arabes unis et l’Égypte dans la production d’énergie électrique à partir du nucléaire. Ces deux pays œuvrent actuellement à la construction de quatre stations de production d’électricité d’origine nucléaire, dont la première devrait entamer sa production à l’horizon 2028.
Il s’agit d’un enjeu de taille selon Salem Hamdi qui a rappelé que la demande en énergie électrique dans les pays arabes représente le triple de la moyenne mondiale, au vu des changements dans les comportements des consommateurs et de la concentration des populations dans les zones urbaines.
Une énergie à usages multiples
L’énergie nucléaire est très utile pour le recyclage des eaux usées. Selon le patron de l’AAEA, son agence pourvoit des formations dans le domaine de la réutilisation des eaux usées en les purifiant grâce à l’énergie nucléaire. Dans ce domaine, il a noté que les pays arabes produisent 4,18 kilomètres cubes d’eaux usées par an. Selon lui, 20 % seulement de ce volume est réutilisé, alors qu’en Occident, ce pourcentage est de 70 %, d’où l’intérêt majeur pour les pays arabes qui subissent un stress hydrique assez aigu.
Dans une autre perspective, l’énergie nucléaire représente un atout dans le domaine médical. Sur ce point, Salem Hamdi a rappelé que plusieurs pays arabes, dont la Tunisie, l’Égypte ou encore l’Arabie saoudite, entre autres pays, disposent d’hôpitaux spécialisés dans la médecine nucléaire.
Des accords de coopération avec de grands pays nucléaires comme la Russie
L’AAEA a conclu plusieurs accords de coopération avec des nations qui sont une référence aujourd’hui en matière d’énergie nucléaire, tels que la Russie, les États-Unis, la Chine entre autres pays.
Selon Salem Hamdi, la Russie a accordé à l’Agence arabe des laboratoires virtuels destinés à la formation en toute sécurité des futurs étudiants et ingénieurs dans le secteur nucléaire.
Notant que « La technologie atomique est ancienne, mais elle est très exacte, une erreur minime peut être coûteuse », il a souligné l’intérêt de gouvernements arabes à adopter l’énergie atomique, formulant l’espoir de « voir le gouvernement tunisien opter pour cette technologie d’autant que des mini-réacteurs sont fournis », a-t-il indiqué à la TAP.
Salem Hamdi a tout de même noté les investissements onéreux pour mettre en place des structures de production viables, dans la mesure où l’acquisition de mini-réacteurs pour produire l’électricité, d’une capacité de 1200 mégawatts, exige des investissements de 6 milliards de dollars. Proposant comme solution la possibilité d’élaborer des accords avec des pays fournisseurs pour la construction d’infrastructures énergétiques contre le partage ultérieurement des revenus issus de la production.
