RDC : retrait des troupes de la SADC de Goma par le Rwanda

Les troupes de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont entamé le 29 avril leur retrait de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce désengagement militaire intervient dans le cadre d’un accord négocié avec le groupe Alliance du Fleuve Congo/M23 (AFC/M23).
Le 29 avril 2025, les forces de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) ont commencé leur retrait de Goma, dans l'est de la République Démocratique du Congo, à la suite d'un accord conclu avec le groupe AFC/M23. Présentes dans la région pour soutenir les autorités congolaises face à l'avancée des rebelles, ces troupes quittent progressivement la capitale du Nord-Kivu, désormais sous le contrôle de l'AFC/M23 depuis fin janvier.
Retrait progressif des troupes de la SADC
L'organisation régionale n'a pas précisé le nombre exact de soldats ayant quitté Goma le 29 avril. Toutefois, selon des sources médiatiques africaines, notamment ACTUALITE.CD, environ sept camions transportant du matériel militaire ont été aperçus, escortés par des véhicules légers.
On rapporte également que des équipements militaires appartenant aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été abandonnés sur place et récupérés par les rebelles de l'AFC/M23, qui contrôlent Goma ainsi que plusieurs territoires du Nord-Kivu.
Le retrait des troupes s’est effectué par la Grande Barrière, le principal point de passage frontalier entre la RDC et le Rwanda.
Évacuation des militaires congolais par le CICR
Parallèlement à ce retrait, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé, le 30 avril, avoir commencé l'évacuation de « plusieurs centaines » de militaires et de policiers congolais désarmés, accompagnés de leurs familles, depuis Goma vers Kinshasa.
Selon un communiqué de l'organisation, ils s’étaient réfugiés sur la base de la Monusco après la prise de Goma par le M23 le 26 janvier.
L'opération, menée à la demande du ministère congolais de la Défense, de la Monusco et du M23 (regroupé sous l'AFC), s'étalera sur plusieurs jours. Selon des sources citées par plusieurs médias, dont Anadolu, plus de 800 militaires, dont trois généraux, et une centaine de policiers seraient concernés.
Le CICR, jouant le rôle d'intermédiaire neutre, précise que les personnes évacuées seront prises en charge par les autorités à leur arrivée à Kinshasa.
Déployée en 2023 pour soutenir les FARDC contre l'AFC/M23 et d'autres groupes armés, la force de la SADC (composée de troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites) faisait face à une pression croissante après la prise de Goma par les rebelles en janvier. L'AFC/M23 accusait la force régionale de collaborer avec l'armée congolaise et exigeait son retrait immédiat.
Un contexte de rupture totale
Le retrait des troupes de la SADC survient dans un contexte de rupture totale entre l'Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) et la mission régionale opérant dans le Nord-Kivu, notamment à Goma. Les tensions entre ces acteurs ont atteint leur paroxysme avec la prise de la capitale du Nord-Kivu par les rebelles, marquant un tournant dans le conflit.