Violences djihadistes : le nord-est du Nigéria de nouveau en proie à l'insurrection

Violences djihadistes : le nord-est du Nigéria de nouveau en proie à l'insurrection Source: Gettyimages.ru
Un combattant de Boko Haram
Suivez RT en français surTelegram

La recrudescence des attaques menées par Boko Haram et son groupe dissident, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), fait craindre une montée en puissance des djihadistes dans le nord-est du Nigéria.


La multiplication récente des attaques attribuées à Boko Haram et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) alimente les inquiétudes quant à une résurgence djihadiste dans le nord-est du Nigeria. Longtemps affaiblis par les offensives militaires et les rivalités internes, les deux groupes semblent désormais regagner en puissance, profitant d’une accalmie dans leurs affrontements pour intensifier leurs opérations contre les forces de sécurité et les populations civiles.

Ces derniers jours, au moins 22 personnes sont mortes dans des attaques perpétrées dans les États d’Adamawa et de Borno. Le 28 avril, 26 autres civils ont été tués par un engin explosif au passage de deux véhicules à Borno, épicentre de l’insurrection depuis plus de 15 ans, selon ce qu’a rapporté The Sudan Times.

En effet, selon des experts en sécurité, les combattants utilisent désormais des tactiques plus sophistiquées, incluant des drones armés et des engins explosifs improvisés (EEI) placés sur les grands axes routiers.

Des djihadistes mieux équipés et organisés

D’après James Barnett, chercheur à l’Institut Hudson, cité par The Sudan Times, les deux groupes « sont devenus plus entreprenants et utilisent désormais des technologies plus avancées ». Ils profiteraient de l'accalmie dans leurs rivalités pour concentrer leurs efforts sur des attaques coordonnées.

De son côté, Vincent Foucher, chercheur au CNRS, estime que l’État islamique joue un rôle direct dans l’évolution des capacités de l’ISWAP en envoyant des conseillers sur le terrain. Selon lui, la précision des attaques, notamment l’usage de drones et d’explosifs, ne serait pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une stratégie réfléchie et coordonnée par l’organisation mère.

Cette implication renforcerait, selon lui, l'efficacité opérationnelle du groupe et témoignerait d’un alignement plus étroit entre l’ISWAP et l’État islamique.

Depuis leur scission en 2016, Boko Haram et l’ISWAP s’opposaient violemment, ce qui affaiblissait leurs capacités. Cependant, selon Vincent Foucher, leur rivalité s’est récemment apaisée, leur permettant de concentrer leurs forces contre l’armée nigériane.

Les analystes expliquent également que l’intégration des drones a permis aux groupes djihadistes de viser précisément des positions militaires. Rien que le mois dernier, un avant-poste militaire proche de la frontière camerounaise a été attaqué à l’aide de drones, entraînant la mort de plusieurs soldats nigérians.

Des zones à haut risque toujours incontrôlées

Le gouverneur de l’État de Borno, Babagana Zulum, a alerté sur les progrès réalisés par les groupes armés, pointant une réponse insuffisante de l’armée nigériane. Il affirme que les djihadistes se regroupent dans la région du lac Tchad et sur les collines de Sambisa, des zones historiquement liées à l’insurrection, situées à proximité de la frontière camerounaise.

L’armée nigériane n’a pas encore commenté cette situation. En revanche, plusieurs observateurs, dont Malik Samuel, chercheur principal à Good Governance Africa, rappellent que les groupes djihadistes ont régulièrement prouvé leur capacité d’adaptation.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix