L’Algérie face au colonialisme 2.0: une stratégie africaine pour contrer la désinformation numérique

L’Algérie face au colonialisme 2.0: une stratégie africaine pour contrer la désinformation numérique Source: Gettyimages.ru
Fake News désigne les informations délibérément fausses pour manipuler l'opinion publique
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Dans un contexte où les fake news menacent la stabilité des pays africains, l'Algérie a pris les devants en matière de lutte contre la désinformation numérique. Lors d’un atelier régional du CISSA à Alger, le pays a présenté une stratégie innovante combinant technologie, législation et éducation pour contrer ce fléau grandissant.

Alors que les fake news menacent de plus en plus la stabilité des pays africains, l’Algérie s’est imposée comme leader continental dans la lutte contre la désinformation numérique. Lors d’un atelier régional du CISSA (Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme), tenu le 20 avril à Alger, les autorités algériennes ont dévoilé une stratégie ambitieuse qui allie technologie, législation et éducation pour contrer toute forme de « colonialisme cognitif ».

La menace du colonialisme cognitif et de la désinformation

Lors de cet atelier la secrétaire d'État algérienne, Bakhta Selma Mansouri, a souligné que l'Afrique, après avoir résisté au colonialisme et au terrorisme, devait désormais faire face à un nouveau type de menace : le colonialisme cognitif, résultant de la manipulation de l’information.

Elle a précisé que « l'information s'est transformée, aujourd'hui, en une arme non conventionnelle, utilisée pour désagréger les sociétés, influencer la décision des États et orienter l'opinion publique vers des agendas tendancieux sous couvert de liberté d'expression et d'ouverture numérique », rapportent des médias algériens dont l’APS.

L'Afrique : cible des guerres silencieuses

La secrétaire d'État algérienne a également évoqué le recours à la désinformation lors des élections, cibles des campagnes de manipulation dans une vingtaine de pays africains, ces dernières années.

Selon elle, « ces campagnes cherchent à saper la confiance des citoyens dans les processus électoraux, à semer le doute sur la légitimité des institutions et à provoquer le chaos », prenant pour exemple plusieurs pays du Sahel, où des plateformes numériques ont été utilisées pour diffuser de fausses informations, déstabilisant ainsi la confiance du public envers les institutions étatiques.

« Qui a résisté au colonialisme classique et qui fait face au terrorisme et à l'hégémonie économique, est aujourd'hui appelé à se prémunir contre une nouvelle forme de colonialisme : le colonialisme cognitif, l'aliénation numérique et la manipulation informationnelle », a-t-elle averti.

Privilégier une action sécuritaire et stratégique coordonnée

Pour contrer cette menace, l’Algérie a proposé une approche coordonnée et diversifiée. Mansouri a suggéré « la mise en place d’une action sécuritaire reposant sur la vigilance et la coopération entre les forces de sécurité ». Elle a également proposé la création d’un mécanisme africain qui utiliserait l'intelligence artificielle pour détecter, en temps réel, les fausses informations. Ce système serait conçu et développé par des experts africains, assurant ainsi une réponse adaptée aux spécificités du continent.

En outre, l’Algérie a préconisé la création d’une charte africaine contre la désinformation, intégrée au système de cybersécurité du continent, afin d’harmoniser les efforts des États et garantir une réponse collective. Un accent particulier est mis sur la prévention par « l'éducation aux médias », qui œuvrera à sensibiliser les jeunes générations dès leur plus jeune âge.

La désinformation, une menace transfrontalière

Dans ce contexte, le général de brigade Etienne Madama Mahoundi, président du CISSA, a qualifié la désinformation de  « menace transfrontalière » qui nécessite « une réponse continentale urgente ».

Cette urgence a également été soulignée par Bankole Adeoye, Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, rappelant que la lutte contre la désinformation est désormais une « nécessité stratégique », à l’instar de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.

L'atelier a également mis en évidence l'ampleur de la désinformation en Afrique. Hassan Rashad, vice-président du CISSA pour la région Afrique du Nord, a souligné l'urgence d'une réponse collective face à ces défis. Il a expliqué que « les guerres de 4e et 5e générations reposent sur la propagation de rumeurs et la remise en question des institutions étatiques, cherchant à saper la confiance entre les peuples et leurs gouvernements, à semer la division et à affaiblir l’esprit national ».

Face aux nouvelles formes de guerre cognitive et numérique, l’Algérie s’est montrée prête à s’engager activement dans la lutte contre la désinformation pour préserver la stabilité et l’unité du continent africain.

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