RDC : Joseph Kabila visé par des poursuites pour complicité avec les rebelles du M23

Les autorités congolaises ont annoncé, ce 20 avril, l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et les cadres de son parti, accusés de complicité avec les rebelles du M23. Une décision qui intervient dans un contexte tendu, deux jours après l’entrée remarquée de l’ancien président à Goma, ville tenue par les insurgés.
Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a déclaré avoir ordonné des poursuites à l’encontre de l’ex-président congolais Joseph Kabila pour « complicité avec les rebelles du M23 ».
Il a également annoncé la saisie de ses biens immobiliers et des restrictions de déplacement visant plusieurs responsables du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique fondée par l’ancien chef de l’État, accusée de « haute trahison ».
Parallèlement, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a suspendu toutes les activités du PPRD, évoquant l’« activisme avéré » de Joseph Kabila dans le conflit à l’est du pays, ainsi que le « silence complice » de son parti.
Une arrivée controversée à Goma
Cette décision intervient deux jours après l’entrée de Joseph Kabila à Goma, capitale du Nord-Kivu actuellement sous le contrôle des rebelles du M23. Agé de 53 ans, l’ancien président a affirmé vouloir contribuer à la résolution du conflit qui ravage la région depuis des années. Son conseiller diplomatique, Barnabé Kikaya, a annoncé un discours prochain de l'ex-président « qui fera date ».
Joseph Kabila avait accédé au pouvoir en 2001 à la suite de l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Il a dirigé le pays jusqu’en 2019, refusant dans un premier temps de quitter ses fonctions à l’expiration de son mandat en 2016, avant de céder sous la pression de violentes manifestations. Depuis, il a résidé dans plusieurs pays africains.